Après la Fête de la Musique, qui est également celle de la merguez, du kebab et du punk à chien, voici donc celle du cinéma. Et le cinéma à Lyon, faute d'avoir un événement à la hauteur de son histoire, se contente de ces trois jours de festivités pour ravir les foules. Des réjouissances qui se limitent bien souvent à une politique tarifaire revue à la baisse, fortement incitative pour que les brebis retrouvent le chemin des salles climatisées. Après avoir payé un premier billet au tarif habituel, nous aurons la possibilité de retourner voir un second, puis un troisième, un quatrième... film pour la modique somme de 2 euros. Une réduction du coût non négligeable pour le spectateur vu la flambée du prix de la place qui coûtera bientôt son baril de pétrole. Un plus donc, qui se fait peut-être au détriment du plaisir même. On y fait alors la queue pour se retrouver devant un film qu'on ne voulait pas forcément voir, risquant, de projection en projection, l'overdose cinématographique dans des salles bondées. On y multiplie les séances comme d'autres les pains, dans le but de nourrir, si ce n'est un amour insatiable de cinéma, une volonté farouche d'amortir son ticket. Sponsorisé par une banque, l'événement rabaisse l'art à sa fonction primaire : divertir. Le cinéma devenant objet de consommation courante. Moralité ? Le prix moyen du billet baisse, celui du popcorn, lui, ne fluctue pas.
La fête du cinéma. Du dimanche 29 juin au mardi 1er juillet dans toute la France. www.feteducinema.com