Les élus de Rhône-Alpes fuient un débat sur l'A45

Le président du groupe Verts, Jean-Charles Kohlhass, est d'ailleurs fou furieux: "c'est le degré zéro de la politique". M. Kohlhass pointe les divisions internes de chaque groupe politique sur la question de l'A45. "Ils refusent le débat tout simplement pour éviter une foire d'empoigne qui allait étaler leurs divisions au grand jour".
Lors de la session plénière de l'assemblée régionale du jeudi 10 juillet, le groupe Centre exprime le voeu de débattre sur l'A45. Le PS demande alors une suspension de séance. Plusieurs élus ne reprendront pas leur place dans l'hémicycle provoquant la levée de la séance puisque le quorum n'était pas atteint. Le quorum est le nombre de voix minimum pour que les décisions prises soient valables. Le secrétaire général du groupe PS à la région, Jean-Christophe Vincent, dénonce un piège tendu par le Centre pour "faire de l'agitation". Il est vrai qu'en trois ans, les positions de l'assemblée régionale sur l'A45 ont évolué puisque, à l'époque, la région comptait environ 120 élus favorables au projet et 30 qui s'y opposaient. De l'aveu même des responsables de groupes, la tendance aujourd'hui est plutôt à du 80 pour et 70 contre. La nouvelle conscience environnementale, le grenelle de l'environnement et le prix du carburant ont sans doute contribué à faire évoluer les mentalités.

Si M. Vincent concède que l'A45 est un sujet "gênant" pour le PS (sur 51 élus, 45 y seraient favorables contre 5 qui y seraient totalement opposés), il avance une autre explication sur l'échec des discussions. "Il est vrai qu'il y a des gens qui viennent de Montélimar, d'Annecy, de Valence, d'Ardèche et ils ont envie de rentrer rapidement chez eux" plutôt que d'assister à des discussions qui s'éternisent. En dehors du groupe Verts dont l'hostilité à l'A45 est totalement affirmée et assumée, les divisions des autres groupes politiques sur la question paraissent moins traduire les positionnements politiques des élus que leur origine géographique. Les stéphanois militent pour la réalisation de cette autoroute alors que ceux qui vont en supporter les nuisances (comme le maire de Mornant) y sont farouchement opposés. Du coup, les avis sont extrêmement tranchés et les positions indéboulonnables. Dans quelques jours, c'est le premier ministre qui tranchera.

Slim Mazni

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