Les collectifs anti-OGM préparent des actions dans l'Ain et dans le Rhône

Parmi les premières 'pistes sérieuses', dans le Rhône, les recherches se concentreront sur le canton de Saint-Symphorien d'Ozon. Dans l'Ain, des parcelles dans les communes de Ambérieux-en-Dombes, Saint-Jean-de-Thurigneux et de Civrieux sont fortement suspectées de contenir du maïs MON810.
Cette année en Rhône-Alpes, les inspections citoyennes, visant à déceler le maïs OGM, ont débuté lors du rassemblement des collectifs anti-OGM à Grigny (le 12, 13 et 14 juillet). Les tests ont eu lieu sur certaines parcelles ciblées, dans la commune de Marennes. Ceux-ci se sont révélés négatifs.

Cette première 'inspection' fait suite d'un test positif aux prélèvements d'OGM effectués sur trois parcelles, à Lafrançaise, dans le Tarn-et-Garonne. Les collectifs avaient alors porté plainte devant le Tribunal de Grande Instance de Montauban. Le juge a ensuite donné raison aux associations en autorisant un huissier à effectuer des prélèvements sur les parcelles. Mais avant même la confirmation de l'analyse, le propriétaire a détruit (avec l'aide de ses voisins) ses parcelles de maïs OGM.
Les collectifs du Rhône et de l'Ain sont donc persuadés que d'autres propriétaires ont semé du maïs OGM illégalement. A partir de l'exemple de Lafrançaise, Jean-Luc Juthier (collectif des faucheurs volontaires du Rhône) et Gérard Boinon (collectif " OGMnonmerci " dans l'Ain) précisent que c'est avant tout 'à l'Etat de prendre ses responsabilités et de neutraliser les parcelles illégales.'
'Si l'Etat ne prend pas ses responsabilités, dans ce cas l'hypothèse du fauchage n'est pas à exclure. Il y a des faucheurs volontaires prêts à se mobiliser' indique Jean-Luc Juthier.

Dans l'Ain, si les faucheurs volontaires sont également prêts à l'action, le collectif OGMnonmerci reste sur la même posture depuis l'an dernier et la découverte de parcelles OGM en Dombes et en Bresse : ' Nous ne sommes pas dans une démarche de fauchage. Mais si l'Etat se désengage alors nous serons prêts à procéder à une grève de la faim. L'Etat met les moyens pour respecter le code la route, il a aussi, heureusement, une police de l'eau efficace mais pourquoi ne veut-il pas avoir le rôle de police sur la question OGM ?'
Pour l'heure, dans les deux semaines qui viennent, les organisations anti-OGM sauront si les premières parcelles ciblées contiennent ou non des OGM.

'Ce qui nous intéresse ce n'est pas de dénoncer les coupables. On est face à des paysans à qui l'on bourre le crâne avec des mensonges. Par exemple, nous voulons les informer que l'OGM, sur le long terme, ne leur est pas bénéfique économiquement, si ce n'est pour les grandes firmes. Le maïs OGM utilise une protéine qui produit de l'insecticide et affaiblit par conséquent le rendement,' note Jean-Luc Juthier. Quant à la FDSEA (Fédérations Départementales des Syndicats d'Exploitants Agricoles) du Rhône, cette dernière ne souhaite pas communiquer car 'elle n'a pas à sa connaissance d'agriculteurs produisant des OGM illégaux.' Quant à la FDSEA de l'Ain, son président, Daniel Martin, maintient une posture légaliste : 'L'Etat est là pour faire la loi, les associations anti-OGM devraient s'occuper de délinquants plus dangereux que de ces agriculteurs. Mais si je constate des agriculteurs produisant des OGM illégalement, sans les condamner, je n'apprécierai pas.'
Bastien Gouly

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