Juninho : "Je n'ai jamais imposé un système"

Interview.

Avec un peu de recul, comment analysez-vous cette sévère défaite à Rennes ?
Après avoir bien débuté ce championnat, réalisé de belles prestations, ce n'est pas évident de perdre, mais la victoire des rennais était largement méritée. Ça fait longtemps qu'on n' avait pas fait un match comme ça. On a pêché au niveau de l'état d'esprit. Après les efforts déployés contre le Bayern Munich on n'a pas su se concentrer sur le championnat. Ce qui pourtant a toujours été notre force ces dernières années. Cela démontre que la Ligue 1 est très équilibrée. Certains pensent que le championnat est déjà joué, que l'OL va le gagner facilement, mais c'est faux. Il va falloir batailler jusqu'au bout, faire de nombreux efforts, si on veut remporter un huitième titre.

Comment avez-vous vécu le fait de ne pas avoir débuté face à Rennes ?
J'avais des soucis physiques. L'entraîneur avait fait le choix de changer de système. D'ailleurs, j'entends souvent dire qu'à Lyon on adopte le système de jeu par rapport à moi. C'est complètement faux, je suis surpris qu'on puisse dire de telles choses. L'équipe peut aussi jouer en 4-4-2. J'ai déjà joué ainsi au Brésil. Je n'ai jamais imposé un système à qui que ce soit.

Karim Benzema a déclaré qu'en raison du turnover, l'équipe manquait d'automatismes. Êtes-vous d'accord avec lui ?
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec lui. Il y a des équipes qui pratiquent le turnover et qui sont arrivées en finale de la Ligue des Champions. Comme ce fut le cas pour Chelsea. C'est sûrement, plus difficile pour les attaquants, qui aiment bien connaître leur partenaire de jeu, que pour les milieux de terrain ou les défenseurs, qui acceptent plus facilement le changement. Karim a également dit qu'il comprenait que l'entraîneur fasse des changements car nous avons beaucoup de matches à disputer. Regardez avant cette rencontre contre Lille, on a Jérémy Toulalan qui est suspendu, Fabio Santos qui vient de se blesser, donc forcément, il va y avoir des modifications dans le onze de départ.

Depuis le début de saison, tous les joueurs adressent des louanges à Claude Puel. Que vous a t-il concrètement apporté?
Avec tous ce qu'on a connu la saison dernière, les différents soucis entre Alain Perrin et le staff technique, je pense que le premier objectif de Claude Puel était de mettre de la discipline. Il faut dire les choses, on n'était pas une équipe disciplinée. Claude (Puel) nous a imposé des règles de vie comme la mise en place des amendes lorsqu'un joueur arrive en retard. Il nous apporte une certaine rigueur tant sur qu'en dehors du terrain. Personnellement, on ne se connaît pas encore très bien, mais c'est lui le chef et pour l'instant ça marche très bien comme ça.

Un mot sur ce préavis de grève déposé par l'UNFP...
Ah, j'en étais sûr, je m'attendais à cette question (rires). La peur de l'UNFP (L'Union nationale des footballeurs professionnels) est légitime. Cette décision de faire grève, c'est pour défendre les intérêts des jeunes, des futurs joueurs. J'ai connu pareille situation au Brésil. Il y avait un système qui était différent de la FIFA, c'est à dire que lorsqu'on avait terminé nos contrats, on appartenait toujours à notre club, on était limite des esclaves. Attention, c'est simplement un exemple, je ne dis pas que ça va arriver en France. Mais le jour où les présidents auront tout le pouvoir, ils auront envie de changer certaines règles et à partir de là, ça peut porter préjudice aux joueurs. Quant à cette grève, on est en démocratie, il faut respecter l'avis de la majorité.

Malgré la menace du président Aulas de vous sanctionner financièrement et d'aligner l'équipe réserve, le vestiaire lyonnais fera grève ?
Je n'ai pas dit ça. Je dis que pour le bien de tout le monde, il faut rapidement trouver un accord. La grève, c'est l'ultime solution. Pour une fois, les présidents de clubs sont tous unis. Chacun va faire son choix en son âme et conscience.

Sincèrement, pensez-vous qu'il puisse y avoir une grève ?
Non, je ne pense pas. L'idéal c'est qu'on trouve un accord. En cas de grève, ça va être difficile de trouver une date au milieu d'un calendrier surchargé. Et puis, j'ai envie de passer les fêtes de Noël au Brésil (rires).

Propos recueillis par Razik Brikh

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