C'est le cas de Garry Stewart, chorégraphe de l'Australian Dance Theatre, compagnie de renommée internationale, inconnue en France. En 2000, il s'attaquait à la déconstruction du Lac des Cygnes et cette fois ci, il s'agit du Ballet classique Giselle, avec cette pièce tout simplement appelée G. Son travail se situe dans le fait de recomposer le ballet en dehors de sa linéarité et de mettre dans sa relecture de l'œuvre les scènes et thèmes essentiels : l'hystérie, le sexe, la mort, la perte et la métamorphose. Les danseurs ne sont plus des personnages mais la retranscription par le corps et l'énergie des états émotionnels provoqués justement à l'intérieur de ces thèmes. Et c'est là que rentre aussi en jeu la déconstruction de la gestuelle et de la danse. Car en utilisant la technique classique, en la tordant dans tous les sens pour la rendre excentrée, décentrée, totalement physique, plus virtuose que narrative et pure, le chorégraphe amène les corps des danseurs vers une explosion qui leur permet d'explorer de nouvelles pistes chorégraphiques et spatiales. Que nous amènera t-il de plus ou de différent qu'un Edouard Lock ou William Forsythe ? A nous de voir !
MP
G de Garry Stewart au Toboggan, les 23 et 24 Octobre 2008.