Situé dans le 2ème arrondissement, au milieu d'une quantité d'autres galeries déjà bien installées, le lieu aurait pu passer inaperçu. Mais il a rapidement trouvé son public et s'est déjà fait une belle réputation. Notamment grâce au réseau de son propriétaire, Jean-Louis Mandon, une figure de la vie culturelle lyonnaise.
Après dix-sept ans aux affaires culturelles de la Ville à œuvrer, entre autres, pour le centre culturel du fort de Francheville, on peut dire que Jean-Louis Mandon est un homme d'expérience. Expérience qu'il met à profit pour ouvrir un lieu qui soit enfin le sien et, par ailleurs, prendre la tête d'un événement arts plastiques annuel, le salon Sud-Est, qui se tient au Palais municipal des expositions dans le Vieux-Lyon. "On va essayer de faire quelques changements, mais dans la continuité", précise t-il, ajoutant que "c'est un salon qui a 81 ans et une véritable légitimité d'existence car il a accueilli entre autres Picasso, Max Ernst, Pierre Bonnard". Un artiste de notoriété nationale ou européenne sera donc mis à l'honneur chaque année tout en conservant "l'esprit salon" dans lequel se confrontent les artistes nationaux et régionaux.
Un job solitaire
La détermination de Jean-Louis Mandon est tout aussi grande dans son travail de galeriste. Au départ, il avait opté pour une politique culturelle qui mêlerait "l'art primitif, brut et expressionniste, trois grandes lignes qui en partie se confondent". Mais très vite, ses rencontres artistiques l'amènent à des dérogations, même s'il veille à ce qu'"amateurs, collectionneurs et acquéreurs ne soient pas désarçonnés". Il attache ainsi une grande importance à visiter l'atelier de l'artiste afin qu'un lien privilégié se crée avec lui. "J'ai à peu près une quinzaine de plasticiens, toutes catégories confondues", précise-t-il. Les artistes qu'il suit travaillent en accord avec cette ligne directrice, formant "un collège, solidaires les uns par rapport aux autres". La dynamique qu'il a réussi à impulser à sa galerie s'explique en partie aussi par les passerelles qu'il crée entre les arts. Il a notamment déjà proposé avec la librairie Le Bal des ardents (1er) une lecture de poèmes de François Montmaneix, et il souhaite renouveler ce genre d'événements. L'heure n'est pas au bilan mais, passant d'une logique de politique publique à une logique de structure privée, il confie quand même qu'être galeriste "réclame du courage. On parle beaucoup de réseaux mais en fait ça reste avant tout une aventure personnelle, très solitaire".
Jean Janoir, jusqu'au samedi 17 janvier. Fabrice Deturck du mardi 20 janvier au samedi 28 février.Galerie Jean-Louis Mandon, 3, rue Vaubecour, Lyon 2è. www.galeriejeanlouismandon.com
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