La vraie question serait peut-être : comment créer une rentabilité durable et comment la mesurer ?
Poussées par le Grenelle de l'Environnement, les entreprises qui proposent des alternatives durables se multiplient. A Lyon, plus de 700 éco-entreprises ont été recensées. Par ailleurs, les initiatives internationales des groupes de chercheurs ne manquent pas. C'est le cas du MIT (Massachusetts Institute of Technology) qui travaille sur un projet de " village vert " en Italie, qui est pensé selon quatre axes : l'architecture, l'énergie, les technologies de la communication et la cohabitation entre les personnes, les services qui leur sont proposés. Un des objectifs du projet est de créer des habitations qui amènent chez le citoyen un comportement durable.
Jacky Blanc, président de la Nouvelle Economie Française (Nef), souligne : " Si le développement durable consiste à moins appuyer sur le champignon et éteindre les lumières, alors on n'a rien compris. Il faut un changement radical de comportement. " Pierre Siquier, vice président de la Fondation Nicolas Hulot ne souhaite pas que l'argument écologique serve la logique du profit mais amène les conditions de la mise en place d'une économie entièrement verte et durable. " Et les ONG sont indispensables, elles doivent effectuer un travail de veille ", poursuit-il. Selon lui, leur rôle, c'est de mettre un frein au greenwashing, qui est " inacceptable ". Pour plus d'équilibre, de durabilité, tous les spécialistes présents s'accordent sur la nécessité d'entretenir la vigilance des citoyens et sur l'efficacité d'Internet pour le développement d'une telle démarche.
Les Labels, la question du consomm'acteur
Robert Lion, président de Greenpeace France, explique qu'à Lyon, des adhérents font de " l'inspection citoyenne ". Ils vont dans les magasins, dans les grandes enseignes qui commercialisent du bois brut et des meubles pour vérifier que le label de production dans le respect de l'environnement est inscrit. Si ce n'est pas le cas, les membres de Greenpeace attachent une banderole sur la devanture qui dit : " cette entreprise contribue à la déforestation sauvage. " Le but est de " pouvoir faire peur mais d'en user de manière avisée. " " Cela a pour effet de faire baisser les ventes de 20% dans les semaines qui suivent ", insiste Robert Lion. Selon le président de Greenpeace, la question du développement durable ne se résume pas aux techniques de production mais aussi aux comportements et au besoin d'un " vrai prix ", prix qui inclut des critères de développement durable. " Il faut une juste rémunération ", répète-t-il.
Il regrette que le rôle des pouvoirs publics à cet égard soit si peu évident. Pour conclure son propos, Robert Lion assure que " la crise a créé une ouverture à la régulation et pourtant, l'attribution de subventions ou de labels n'est pas soumis à la conditionnalité ". Les labels sont nombreux aujourd'hui et créent parfois la confusion chez le consommateur. Le rapport entre subventions de l'Etat et de l'Union Européenne, création de labels et économie verte n'est pas toujours évident. Ces assises sont l'occasion de ramener ces problématiques au devant de la scène.
Marine Badoux
Assises du développement durable, jusqu'à demain. Programme sur www.rhone-alpes.fr.