Avec I love you, le compositeur interprète à la coiffure hirsute et aux ritournelles entêtantes, débute un nouveau cycle, à l'approche de la quarantaine. Il abandonne la guitare sèche comme base pour ses compositions et lui préfère une batterie pour des rythmiques plus chaloupées. L'univers a muté mais la volonté de tout simplifier et d'aller à l'essentiel demeure.
Lyon Capitale : A qui s'adresse le titre de votre nouvel album I love you ?
C'est très délicat de donner un titre à un album. A moins de faire un disque vraiment concept, trouver un titre générique, c'est impossible. Je ne me pose donc pas trop de questions, c'est très instinctif. Il y a plusieurs options et, d'un seul coup, une sort du lot. Mais pour savoir vraiment pourquoi j'ai choisi celle-là, il faudrait que j'aille chez le psy pendant cinq ans.
Cinq albums studio en un peu plus de 12 ans de carrière, vous avez un rythme plutôt tranquille...
Ma vie ne tourne qu'autour de la musique. Toutes les décisions que je peux prendre sont liées au disque que je suis en train de faire, aux chansons que je suis en train d'écrire, aux concerts que je prépare, je n'ai donc pas l'impression d'avoir chômé. Mais c'est vrai que je suis perfectionniste et lent. Même très lent. Quand on sait que l'aventure des Beatles aura duré moins de dix ans....
Vous êtes féru de musique anglo-saxonne ?
Pas du tout. J'écoute surtout de la musique traditionnelle. Je suis plus sensible à la musique du village qu'à la musique de la ville. J'écoute principalement de la musique noire, africaine, brésilienne, des Caraïbes, ou du jazz. Je ne connais rien aux groupes de rock blanc.
Il se murmure, dans le milieu du show-business, que vous n'aimez pas la chanson française...
Ma vie, c'est d'être chanteur français, mais ce n'est pas ma culture. Tout l'univers des chansonniers, cafés chantants, ça ne m'intéresse pas spécialement. Mais je ne déteste pas. C'est comme dans tous les domaines. Quand on est producteur de camembert et qu'on va dans un supermarché, le Cœur de Lion, on va trouver ça dégueulasse. Plus on a le nez dans quelque chose, plus on est pointu et exigent.
Mathieu Boogaerts. Le 26 février à l'épicerie Moderne, place René Lescot, Feyzin.
04 72 89 98 70. www.mathieuboogaerts.com