Ce jeudi, à Lyon, les fonctionnaires du secteur hospitalier et le monde de l'université l'ont tenté. Sans que la foule soit vraiment au rendez-vous.
Une manifestation, deux ambiances. A Lyon, l'heure est à la convergence. Ou plutôt à ses balbutiements. Partis de la place des Terreaux, les enseignants-chercheurs et les étudiants ont bien rejoint les fonctionnaires du secteur hospitalier en fin de manifestation, au niveau de la préfecture. Pour finir ensemble devant la Bourse du travail.
Dans le cortège de plus de 2500 personnes, les motifs communs de grogne ne sautaient pas aux yeux de tous les manifestants. 'Nous sommes tous contre le démantèlement du service public à l'hôpital comme à l'université', se justifie Amirouche, un employé des Hospices Civils de Lyon (HCL). "Des deux côtés, on assiste à une casse accélérée du service public", ajoute un doctorant. La convergence a surtout eu l'effet d'une caisse de résonance pour les personnels hospitaliers. 150 au départ de la préfecture, ils se retrouvèrent au milieu des 2500 personnes devant la Bourse du Travail.
Tout au long du cortège, les slogans se ressemblaient : "Si t'es contre la loi Pécresse, tape dans tes mains", ou le même avec Bachelot à la place de la ministre de l'Enseignement supérieur. La grogne est partagée. Seuls les revendications diffèrent. Les enseignants-chercheurs et les étudiants réclament, dans un climat de cacophonie syndicale, le retrait de la loi sur l'autonomie des universités, le gel des suppressions de poste et le maintien du système actuel de formation des enseignants.
Les salariés du secteur hospitalier sont, eux, vent debout contre la loi Bachelot. "Ils vont supprimer des postes et nous ne sommes déjà pas assez nombreux pour proposer des soins de qualité. Aujourd'hui, nous avons des malades qui dorment sur des lits de camps", s'emporte une délégation d'employés de l'hôpital psychiatrique de Saint-Cyr-au-Mont d'Or. Au Vinatier, une infirmière s'indigne : "nous avons fermé quatre unités de 24 lits en trois ans. Avec la loi Bachelot, ce démantèlement de l'hôpital public va s'accélérer".
Le mécontentement est aigu mais la mobilisation est faible dans le secteur hospitalier, "à cause des réquisitions de personnel" se défend un syndicaliste. Côté universitaire, les manifestants étaient toujours aussi nombreux, aux alentours de 2500. Ils tiennent à bout de bras cette convergence naissante.
Photo : Barbara Mestric
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