Le chef américain revient sur ces concerts exceptionnels et sur sa collaboration avec son ami Radu Lupu.
Lyon Capitale : Radu Lupu se fait rare sur scène, on dit que c'est grâce à vous s'il a accepté ces trois concerts à l'Auditorium...
Lawrence Foster : Oui en effet. Il adore ce cycle et il s'est établi au fil des années entre nous une confiance absolue. Alors, quand j'ai proposé qu'on reparte pour une intégrale, il a accepté... On a discuté au sujet des concertos, on a une vision cohérente et étroitement liée de ce qui doit en émaner. Il y aura beaucoup d'évolutions dans notre interprétation.
Comment se passe la collaboration entre vous ?
Nous sommes amis depuis trente ans. L'un des premiers enregistrements qu'a fait Radu était le 3ème concerto de Beethoven et j'étais à la baguette... Depuis nous avons beaucoup joué ensemble et notamment cette intégrale à Los Angeles, Londres, Huston, Jérusalem...
Au fil de votre carrière, on constate que vous avez collaboré avec de nombreux solistes, tous très différents et à chaque fois on s'émerveille devant votre grande capacité d'écoute. Vous êtes un chef très attentif, capable de s'adapter aussi bien au jeu d'une jeune pianiste comme Sa Chen qu'au jeu d'un virtuose expérimenté comme Radu Lupu...
J'adore collaborer, ça c'est le mot clef ! J'envisage mes collaborations de deux manières différentes. Soit c'est le soliste qui a le pouvoir et une vision, alors dans ce cas je suis, c'est mon rôle de chef d'orchestre. Soit l'un provoque l'autre, c'est-à-dire qu'il y a un cheminement de pensées entre le soliste et le chef d'orchestre. Par exemple avec Sa Chen, je lui ai appris beaucoup de choses. J'ai pris le temps de lui expliquer une certaine approche des concertos de Chopin... Pour moi le plus important est de pouvoir rentrer dans l'âme et la tête du soliste et en même temps de pouvoir maintenir un dialogue, même conflictuel...
Cependant avec Radu c'est autre chose. C'est un très grand artiste... Il faut essayer de se mettre dans un certain état psychologique afin de le trouver et de capter son état d'esprit pour un dialogue toujours saisissant.
Du 16 au 18 avril 2009, à l'Auditorium Maurice Ravel, Lyon 3è.
Retrouvez toutes les infos sur ces concerts-événements dans le prochain numéro de Lyon Capitale, en kiosque le 3 avril 2009.
Les commentaires sont fermés