Les tentes rouges reprennent leur quartiers vendredi et samedi, place Bellecour. Objectif: se rendre visible, pour que l'état 'prenne en compte ce problème urgent'.
Augustin Legrand a le sourire. Du haut de son bon 1m 90, le fondateur de l'association des enfants de Don Quichotte est toujours aussi dynamique et motivé, sans langue de bois : 'Les pouvoirs publics sont les grands absents de notre tournée. On est très visibles dans nos tentes, mais invisibles depuis leurs bureaux'.
Le 'Tour de France du mal logement', commencé à Marseille et Avignon, s'arrête jusqu'à samedi à Lyon. A cette occasion, Augustin Legrand invite qui veut se joindre à la cause du collectif à deux nuits 'tentes ouvertes', à partir de vendredi soir et jusqu'à samedi. Place Bellecour, entre 18 heures et 19 heures, les tentes rouges repousseront comme des champignons (comme en 2007, lire notre article) : 'Les pouvoirs publics ne nous entendent que quand on pointe les choses. Mettre les tentes, c'est donc une manière de les mettre en lumière', explique le comédien militant. Et d'ajouter, déterminé : 'On nous a dit que sur Lyon, cette action ne sera pas tolérée. Mais vendredi, on plante les tentes Place Bellecour, qu'il y ait violence policière ou pas'.
'Il y a des interventions possibles de l'état'
Les Enfants de Don Quichotte et la plupart des associations pour le droit au logement sont en colère. En un an, ce sont 800 associations qui se sont réunies à 70 reprises, pour avancer sur le problème : 'Nous avons 100 solutions concrètes pour essayer d'enrayer les problèmes de logement. On donne à l'Etat une boîte à outils, approuvée par tous les professionnels et associatifs. Il faut entendre ces gens'.
Le député Etienne Pinte, en septembre dernier, rejoignait ces associations, en critiquant l'inaction du gouvernement et son autisme face aux 100 mesures (liste des mesures). Un membre de la fondation Abbé Pierre acquiesce : 'Les 100 mesures sont connues, et reconnues'.Et de critiquer celles prises par le gouvernement et non-appliquées : 'Pas d'expulsions sans relogement, cela signifie en réalité 3 jours au 115'. Augustin Legrand conclut : 'Avec nos gouvernants, aujourd'hui, on a compris qu'on était encore là pour quelques temps'.
Annie-Laurence Ferrero
Photo : Barbara Mestric
Les commentaires sont fermés