Premier suicide à la prison de Corbas

Jean-Claude Vaze, qui purgeait une peine de trente ans pour meurtre, avait toujours clamé son innocence.

Jean-Claude Vaze s'est suicidé, dans la nuit de samedi à dimanche, alors qu'il purgeait une peine de trente ans pour assassinat. Il s'est tailladé les veines entre les rondes de 3 heures et de 6 heures du matin. Une autopsie, réclamée par le parquet, devrait être pratiquée lundi. L'homme de 62 ans, que l'on appela alors l'amant de la veuve noire, n'a jamais cessé de clamer son innocence.

L'affaire remonte à juillet 2003. Simon Jochimec et sa femme Dominique, mariés depuis presque un an, sont sur une route d'Espagne et s'arrêtent pour un problème de roue. Alors qu'il est sur le bas côté, l'homme se fait percuter par un 4x4. La police espagnole retiendra la thèse de l'accident.

Cependant, la police judiciaire découvrira quelques semaines plus tard que Jean-Louis Vaze était présent à proximité des lieux. Lui et Dominique étaient amants et se connaissaient depuis 1980. Ils avaient vécu ensemble et ont même un enfant en 1986. L'enquête a démontré qu'à cette époque, le couple mène une vie au-dessus de ses moyens et s'endette.

C'est alors que Dominique, policière à Lyon, se prostitue sous le pseudo de Maud. Elle se fera radier de la police, continuera son activité de call-girl et rencontrera Simon Jochimec. Le septuagénaire, de 31 ans son aîné, avait hérité d'une fortune de plusieurs millions d'euros.

Interpellés début 2004, les accusés sont solidaires au départ avant de se rejeter la responsabilité. En janvier 2008, ils sont condamnés par la cour d'assises du Rhône à respectivement 30 et 28 ans de réclusion criminelle pour assassinat et complicité d'assassinat. Jean-Claude Vaze avait toujours nié sa responsabilité et avait même fait appel. Il avait engagé pour sa défense, le médiatique Jacques Vergès. L'appel, prévu en septembre, n'aura jamais lieu.

La nuit a été mouvementée à Corbas puisqu'un autre détenu a tenté de mettre fin à ses jours. Il a été sauvé par son codétenu qui a alerté les gardiens par l'interphone, présent dans toutes les cellules. Jean-Claude Vaze n'a pas eu cette chance. Il se trouvait dans une cellule individuelle, comme la moitié de celles du centre pénitentiaire.

Photo : Fabrice Catterini

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