Avec l'aide de l'actrice allemande Bridget von Hammersmark, ils organisent un complot pour liquider les hauts dignitaires du Troisième Reich. Leur chemin croisera celui d'une jeune juive française qui a juré de venger le meurtre de sa famille.
La Seconde guerre mondiale revue et corrigée par Tarantino. Forcément, le résultat est plutôt déconcertant pour les amateurs de films de guerre et curieusement familier pour les adeptes de QT. Oubliés, l'héroïsme, la résistance, la noblesse du sacrifice pour la cause. Place à la vengeance, pure et simple, brutale et sans pitié. Chez Tarantino, la Seconde guerre mondiale a une saveur inhabituelle de western spaghetti. Aucun des personnages ne se réclame d'une quelconque idéologie, seul le ressentiment individuel guide leurs actes, même s'ils doivent se mettre en bandes pour s'organiser. Fidèle à ses histoires d'équipées déglinguées en expédition punitive, Tarantino immerge le spectateur dans un jeu de dupes entre des nazis particulièrement perspicaces et des Alliés pas tout à fait au point.
Si la violence, ludique et jouissive, est encore au rendez-vous, la réalisation, toujours sublime, se veut plus sobre que dans les chorégraphies sanglantes de Kill Bill. Comme d'habitude, Tarantino prend un malin plaisir à malmener des personnages hautement attachants. Pour donner vie à un Aldo Raine haut en couleur, Brad Pitt nous sort son plus bel accent du terroir assorti à un jeu de sourcils hors pair. Le reste du casting est également jubilatoire, avec une mention spéciale pour l'actrice française Mélanie Laurent, très juste dans son rôle de femme déterminée et revancharde.
Mais au-delà de la recette classique du Tarantino à la fois drôle, haletant et violent, le réalisateur formule plus explicitement que jamais son amour du septième art. Etonnamment, 'Inglourious basterds' est sans doute un film sur le cinéma, plus que sur la guerre, et trouve dans ce thème une profondeur inattendue. Lorsque le bluff devient jeu d'acteur, que la propagande filmique joue le rôle d'une arme de guerre et que la cinéphilie transcende les frontières idéologiques, le cinéma se transforme en un véritable lieu de pouvoir.
Loan Nguyen
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