But de la manifestation : sensibiliser le plus grand nombre sur les changements climatiques.
Poser en tenue d'Eve au milieu des vignes. C'est l'idée originale proposée par Greenpeace pour symboliser " la vulnérabilité de l'homme face aux changements climatiques ". Pour l'occasion, l'ONG s'est associée au photographe Spencer Tunick, célèbre pour ses clichés réunissant une foule de gens nus dans la nature ou en milieu urbain.
L'installation qui se veut " artistique et militante " aura lieu le 3 et/ou le 4 octobre, dans un vignoble du sud de la Bourgogne, près de Mâcon. Le choix du lieu n'est pas un hasard car la vigne ressent déjà les effets des changements climatiques. Anaïz Parfait, chargée de mobilisation à Greenpeace France énumère : " la hausse moyenne des températures et les pics de chaleurs répétés font que le raisin est plus sucré, ce qui augmente le degré d'alcool ".
La qualité du vin peut s'en ressentir. D'où l'alerte lancée par Greenpeace : " l'élégance des vins français est en péril ". Autre changement climatique, les orages de grêles à répétition qui provoquent d'énormes pertes pour les viticulteurs.
" Les vins de terroir sont en danger "
L'impact se fait notamment ressentir en Bourgogne, notamment sur le pinot noir, cépage noble servant à produire des vins fins. " En Bourgogne, les vins de terroir sont en danger car les viticulteurs utilisent des techniques ancrées dans la tradition", rappelle Anaïz Parfait. Ce qui rend les vins fins de Bourgogne particulièrement sensibles aux changements.
Faire pression avant Copenhague
En faisant appel à Spencer Tunick, Greenpeace table sur une forte mobilisation. L'ONG compte ainsi faire pression sur les hommes politiques, " notamment Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo ", deux mois avant la Conférence de Copenhague. L'organisation souhaite qu'en décembre les chefs de gouvernements s'engagent sur trois points : " que les pays industrialisés réduisent d'au moins 40% leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020 ; qu'ils débloquent 110 milliards d'euros pour les pays en développement et que ces derniers contiennent la hausse de leurs émissions de CO2 entre 15 et 30% d'ici à 2020. "
" Si rien n'est fait, prévient l'ONG, d'ici un siècle, les vignes se déplaceront de 1000 km plus au nord dans l'hémisphère nord, et de 1000 km plus au sud dans l'hémisphère sud. " Un véritable scénario catastrophe puisque cela reviendrait à boire du vin " made in England ".
(Photo : Spencer Tunick. Glacier d'Aletsch en Suisse)
Les inscriptions se font sur le site internet de Greenpeace France.
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