Comment Charal tente de bloquer des vidéos sur ses abattoirs

De son côté, le " spécialiste français des produits élaborés à base de viande de boeuf " pourrait porter plainte pour captation frauduleuse d'images dans un abattoir mais s'est retenu de le faire pour l'instant.

On se souvient que l'association avait déjà introduit ses caméras clandestines dans un élevage breton afin dedémontrer le mauvais traitement fait aux poules pondeuses. Là, le ton est monté d'un cran lorsque le nème1 Français de la viande a tenté de bloquer la diffusion virale de la vidéo.

Tenu pour co-responsable des contenus des sites qu'elle héberge au nom de la loi pour la confiance dans l'économie numérique, la société Gandi a été mise en demeure de bloquer la vidéo sur le site de L214. Idem pour les sites qui l'ont reproduite, saisis par l'avocat de Charal.

Certains ont obtempéré d'office, d'autres ont tenu au nom de la liberté d'expression.Charlie Hebdo a même diffusé la lettre de l'avocat de Charal. Le site de partage de vidéosYoutube a pour sa part réservé son accès aux plus de 18 ans. Finalement, un contre-courrier de l'avocate de L214 a rassuré les diffuseurs, permettant que ces vidéos restent en ligne jusqu'à ce que la justice tranche sur le fond. (voir la vidéo)

Etrangement, quinze jours après la diffusion des vidéos, L214 attend toujours d'être assigné en référé pour diffamation par l'entreprise. Caroline Lanty, l'avocate de L214, s'explique ainsi ce rétropédalage de Charal :

" Sans doute parce que le service consommateur a été assailli d'appels de clients inquiets, Charal préfère qu'on ne parle plus d'eux et que l'affaire s'étouffe d'elle-même. "

D'ailleurs, Charal n'a pas souhaité répondre à nos questions.

Notoriété utilisée pour prôner le végétarisme

Du coup, la ligne d'attaque de Charal a été de tenter de jeter le discrédit sur l'association, en soulignant que :

" L'image et la notoriété de Charal sont utilisées par L214 pour choquer en vue de mener un combat dont l'objectif déclaré est de prôner l'abolition de la consommation de viande en France. "

S'il est vrai que c'est bien le but affiché de l'association, ce qui gêne surtout la victime ce sont ses méthodes. Selon une technique désormais rituelle, L214 a infiltré des militants à l'intérieur de la chaîne alimentaire, ici dans l'abattoir lui-même, pour montrer, preuves à l'appui, ce qui s'y passe.

Charal a aussi insisté sur le caractère " bouleversant " des images pour en déconseiller le visionnage. Mais juridiquement, rien, ni leur agitation lorsqu'ils sont suspendus par une patte, ni le sang qui dégouline de la gorge du bovin, ne rend ces images immontrables.

" Droit au militantisme "

Le seul point sur lequel Charal pourrait obtenir réparation, c'est la captation, effectivement irrégulière, d'images dans un lieu privé. L214 justifie ainsi ses méthodes :

" On s'est vu refuser l'accès aux abattoirs à chaque fois qu'on l'a demandé, on espère que le juge, comme il le fait de plus en plus souvent dans ce genre d'affaires, reconnaitra notre "droit au militantisme" et le "droit à l'information" des associations, qui nous permet de ne pas être sanctionné pour la captation illicite. "

Car une fois cette menace de poursuite écartée, ces images devront aider la plainte au pénal de L214 à aboutir. On vous laissera juger sur les deux vidéos, dans le cas de l'abattage rituel et dans celui de l'abattage standard (vidéo ci-dessus) s'il y a souffrance animale ou pas.
lien

Le code rural dit que :

" La saignée doit commencer le plus tôt possible après l'étourdissement et en tout état de cause avant que l'animal ne reprenne conscience. "

De son coté, Charal fait valoir la bonne note obtenue après passage des services vétérinaires en 2008 et assure que " les animaux suspendus sont en phase de mort cérébrale, inconscients, et ne souffrent pas ".

La justice tranchera ce que les services vétérinaires n'ont pas nécessairement pu inspecter lors de leurs visites. Des services vétérinaires " qui manquent de rigueur ", selon l'avocate de l'association car " les infractions sont très fréquentes et peu sanctionnées

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