Michèle Vianès n’aura pas profité longtemps de sa victoire. Démise de son mandat d’adjointe à la mairie de Caluire pour avoir accepté d’être tête de liste Sud-Est aux européennes pour Debout la République (Nicolas Dupont-Aignan), elle avait intenté un recours contre le maire de Caluire et président de l’UMP du Rhône, Philippe Cochet.
Jeudi dernier, champagne ! Elle reçoit le jugement du TA. Verdict : le tribunal annule la délibération la privant de son mandat d’adjointe, rappelant qu’une telle décision ne pouvait pas être prise pour des motivations "étrangères à la bonne marche de l’administration de la commune".
Mais dès le samedi, elle reçoit un nouveau courrier recommandé du maire, qui la démet à nouveau de ses fonctions d’adjointe. “Je vais évidemment faire un nouveau recours” confie-t-elle, “je trouve extrêmement grave que le premier magistrat de la commune ne tienne pas compte d’un avis du tribunal. Je ne vois pas comment il pourrait prouver que sa nouvelle décision a des motivations liées au bon fonctionnement de la commune…” Philippe Cochet n’entend même pas entrer dans le débat juridique : “Qu’elle s’amuse, nous on travaille” confie-t-il. “Pour moi, c’est une question de loyauté politique. Lorsqu’on n’est pas d’accord, on démissionne. Par ailleurs, elle était adjointe à la prévention. Depuis qu’elle ne l’est plus, on n’a jamais eu un été aussi calme. Cela prouve que personne n’est irremplaçable !” Le maire semble ainsi assumer les risques d’un nouveau recours et n’a pas prévu de faire marche arrière : “Cette histoire intéresse qui ? Personne ! Au pire, il y a une autre solution : la démission collective des adjoints et une nouvelle élection au conseil municipal. La décision (de lui retirer sa délégation, ndlr) avait été votée à l’unanimité de la majorité, et l’opposition s’était abstenue. Si elle veut une confirmation de sa mise à l’écart, elle l’aura.” Le TA n’en a probablement pas fini avec cette “affaire”.
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