Sorti de nulle part, le documentaire Walter retour en résistance a déjà déclenché des réactions d’une rare violence.
Alors que la question écologique attire les regards, les documentaires politiques se font rares. Sorti de nulle part, le film Walter retour en résistance a déjà déclenché des réactions d’une rare violence. A l’occasion d’une projection le jeudi 29 octobre 2009 au Comœdia de Lyon, retour sur l’une des polémiques vertueuses du moment.
Le documentariste Gilles Perret a choisi de suivre son voisin Walter Bassan, ancien résistant et déporté à Dachau. Aujourd’hui âgé de 82 ans, l’homme n’a jamais cessé de se battre contre les injustices et continue de résister au quotidien. Face à un gouvernement qui souhaite revenir sur certains acquis du programme du conseil national de la résistance en matière de sécurité sociale ou de régime des retraites, Walter s’interroge sur la pertinence de continuer la lutte en 2009.
Ainsi, comment les résistants de la Seconde Guerre mondiale vivent-ils le quinquennat de Nicolas Sarkozy et ses dérives ? Qui sont ces hommes qui n’ont jamais cessé de se battre et entretiennent l’espoir d’un monde meilleur ? A travers un retour en arrière pour mieux comprendre l’histoire, Walter en résistance reflète les inquiétudes de ceux qui se sont battus pour la liberté.
En apparence, les thèmes du long métrage n’avaient rien pour déclencher les foudres. Néanmoins à la suite d’une avant-première en Haute Savoie, certains n’ont pas hésité à accuser le film des pires maux. Le Général Bachelet, président de l’association des Glières, qualifie le long métrage de «documentaire navrant et de nature à introduire des ferments de guerre civile. Il sème la haine.»
Tout aussi remonté, Bernard Accoyer, président de l’Assemblée Nationale, menaça le réalisateur de poursuite légale, tout en rajoutant par la suite que "les méthodes utilisées par Gilles Perret sont scandaleuses. Il fait un amalgame entre deux périodes qui n’ont rien à voir. Ce sont des procédés d’idéologues, les mêmes qu’utilisaient les staliniens. Je me sens profondément choqué et trahi.". Cependant, tous les avis ne sont pas tous aussi durs, à l’image du résistant Raymond Aubrac qui vante un «un film magnifique, une leçon de civisme, d’humanisme et de courage. Un élan d'optimisme. ».
Dans ce contexte électrique l’avant première du jeudi 29 octobre sera suivie d’un débat en présence de Gillet Perret et de Walter Bassan. Espérons simplement que l’on n’en vienne pas aux mains au milieu des fauteuils du Comœdia.
Rendez-vous demain sur lyoncapitale.fr pour les premières impressions des spectateurs
Walter retour en résistance (1h23) de Gilles Perret, jeudi 29 octobre 2009 au Comœdia et à partir du 4 novembre 2009 dans toute la France.
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