C’est un des événements les plus attendus de cette saison théâtrale. Philippe Vincent et sa compagnie Scènes s’emparent de Woyzeck et du Cabinet du Docteur Narcotique qui seront joués en simultanéité dans les deux salles du théâtre de la Croix-Rousse.
Le metteur en scène lyonnais livre quelques clefs de sa scénographie. Ce n’est pas la première fois que Philippe Vincent “scotche” le spectateur avec un procédé scénique des plus originales. Cette fois-ci son diptyque sur Büchner s’annonce très ambitieux. Le personnage de Woyzeck devient un sujet d’étude dont les faits et gestes sont épiés par une caméra, les images sont alors projetées et décryptées dans le Cabinet du Docteur Narcotique. Les comédiens passent d’une salle à l’autre interprétant des rôles dans chacune des œuvres, un fil invisible se noue alors entre les deux représentations.
“J’ai déjà utilisé ce genre de procédé avec le Système Rudimentaire qui était diffusé dans sept théâtres simultanément”, explique le metteur en scène qui propose un travail unique et audacieux depuis 25 ans dans la Région Rhône-Alpes. Aujourd’hui, sa compagnie est mise en péril par le non-renouvellement de la convention triennale par le Minsitère de la Culture. Soit un arrêt brutal et inattendu de la majorité des subventions qui laisse Philippe Vincent perplexe et dans l’incompréhension. “Cette décision résulte d’une politique et d’une administration qui se mettent en place actuellement.
Il y a une véritable négation du travail accompli jusqu’à présent, et j’ai peur qu’à l’avenir seuls les “spectacles normaux” sur des “scènes normales” obtiennent de l’aide”, confie-t-il. Une crainte que partagent de plus en plus de professionnels du spectacle, inquiets d’une uniformisation de la culture.
Woyzeck et le Cabinet du Docteur Narcotique. Du 5 au 14 novembre, au Théâtre de la Croix-Rousse, Lyon 4è. 04 72 07 49 49.
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