Un peu d’animation vendredi matin au centre commercial de la Part Dieu. A 11h, une vingtaine de sans-papiers occupaient le Mc Donald's du rez-de-chaussée. Organisée par la CGT, la manifestation se voulait médiatique. Le combat ne fait que commencer.
˝ Solidarité avec les sans-papiers ˝, ˝ on bosse ici, on vit ici, on reste ici ! ˝. Ces refrains retentissaient peu avant midi dans la galerie marchande pour sensibiliser les passants intrigués. A première vue, une affaire de sans-papiers, employés illégalement par une société de nettoyage, ASTIC, prestataire de services dans les Mc Donald's de Lyon. Des travailleurs qui officient la nuit de 23h à 8h, leur salaire journalier n’excédant pas les 37 €. Bien sûr, aucun congé payé ou arrêt maladie ne leur est accordé, ils ne sont même pas déclarés. Une situation irrégulière qui s’est achevée le 7 octobre dernier. En effet, dans le cadre d’une procédure pour travail dissimulé, la police a interpelé les travailleurs au noir de la société dans toute la France. A Lyon, deux d’entre eux ont été placés au centre de rétention de Lyon Saint-Exupéry. Ils ont été libérés,mais leur situation risque fort de se dégrader. En effet, ils ont perdu leur emploi. ASTIC, leur employeur a été placé en liquidation judiciaire.
Les sans-papiers vont saisir les Prud’hommes
Soutenus par la CGT, les travailleurs irréguliers se tournent maintenant vers le préfet et les Prud’hommes pour faire valoir leurs droits. Pour certains, cela fait plus d’un an qu’ils ˝sont employés, cotisent et payent des impôts˝. Raison pour laquelle ils demandent une régularisation par le travail. Mais dans la mesure où ils sont sans emploi et sans promesse d’embauche, la tâche semble ardue. En attendant une décisision du préfet, ils comptent maintenant saisir les Prud’hommes pour salaires impayés. Ils réclameront aussi des indemnités à la société ASTIC. Quant à savoir à qui incombe la responsabilité de l’embauche de ces travailleurs sans-papiers, une manager d’un Mc Donald's de Mulhouse venue soutenir la chaîne de fast-foods vendredi a déclaré que ˝la CGT faisait un amalgame en occupant le Mc Do˝. Pierre Coquan, secrétaire général de la CGT, ne partage pas cet avis. Selon lui, la chaîne de restauration rapide est co-responsable. Elle aurait dû vérifier les papiers des employés d'ASTIC. Au tribunal des Prud'hommes de trancher.
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