Homme de gauche, mécène culturel, argentier de Ségolène Royal, soutien de Vincent Peillon, président des Parrains de SOS Racisme, fondateur de la maison de couture Yves-Saint-Laurent, collectionneur d'art, propriétaire du magazine Têtu… Pierre Bergé est tout cela à la fois. Très au fait de l'actualité, il l'a commentée vertement ce vendredi dans Parlons Net, le club de la presse Internet de France Info, dont Rue89 et LeFigaro.fr sont partenaires. Florilège.
Par Julien Martin | Rue89
Homme de gauche, mécène culturel, argentier de Ségolène Royal, soutien de Vincent Peillon, président des Parrains de SOS Racisme, fondateur de la maison de couture Yves-Saint-Laurent, collectionneur d'art, propriétaire du magazine Têtu… Pierre Bergé est tout cela à la fois.
Très au fait de l'actualité, il l'a commentée vertement ce vendredi dans Parlons Net, le club de la presse Internet de France Info, dont Rue89 et LeFigaro.fr sont partenaires. Florilège.
La querelle entre Ségolène Royal et Vincent Peillon : « Il s'agit de deux personnes que j'aime beaucoup. (…) Dans le cas de Dijon, si j'avais été Ségolène Royal, qui ne m'a pas demandé mon avis et je le regrette, je ne serais pas venu à Dijon, parce que je pense qu'un candidat à la présidence de la République est là pour rassembler et pas pour diviser. (…)
L'initiative de Vincent Peillon est une initiative qui me séduit beaucoup. (…) Cette gauche de progrès doit faire une alliance avec le MoDem et avec tous ceux qui se recommandent de la démocratie, de la liberté, du respect des autres. »
Le porte-parolat du socialiste Benoît Hamon : « Je ne crois pas à une gauche extrémiste qui croit encore à la lutte des classes et au grand soir. On laisse ça à Besancenot et peut-être à Benoît Hamon. Ça regarde le Parti socialiste d'avoir un porte-parole qui a été battu aux élections. C'est assez rare, bravo ! »
La Ve République de De Gaulle à Mitterrand : « François Mitterrand aurait dû dès son arrivée en 1981 mettre tout en place pour supprimer la Ve République.
Cette Ve République dont tout le monde s'est plus ou moins accommodé, qui a été faite sur mesure pour De Gaulle et par De Gaulle, dans laquelle évidemment un de ses adversaires, François Mitterrand, s'est glissé, mais on savait qu'avec lui on ne risquait pas grand-chose.
Cette Ve République, on le voit bien aujourd'hui, entretient une dérive autoritaire. (…) Il y a un risque, et ce risque est grave. »
La possible entrée d'Albert Camus au Panthéon : « Il n'y a pas que des génies au Panthéon, donc ça va très bien qu'il y soit. Camus n'est pas un écrivain que j'aime. Je trouve que c'est un écrivain pour instituteurs. Je pense qu'aujourd'hui Malraux et lui sont considérés comme deux serre-livres, qu'on pose sur des étagères et qu'on ne lit pas. »
Herman Van Rompuy, nouveau président de l'UE : « Je ne veux sûrement pas avoir un mot désobligeant pour Monsieur Van Rompuy, qui est à l'évidence quelqu'un de très très bien et qui l'a montré.
Pour autant, pour être le premier président de l'Europe, et ça ne devrait pas être rien l'Europe, on aurait eu besoin là d'un homme ou d'une femme très charismatique, déjà connu, très célèbre. (…) Je trouve ça un tout petit peu juste. »
Le Téléthon : « Je suis probablement l'une des rares personnes qui puissent s'opposer au Téléthon, parce que je suis myopathe. (…) Je n'accuse personne de détourner de l'argent. Mais j'accuse que 100 millions d'euros pour le Téléthon, ça ne sert à rien.
Les organisateurs du Téléthon ont trop d'argent. Ils achètent des immeubles. Ce n'est pas comme ça que les choses se font. Il y a un Téléthon aux Etats-Unis, mais son produit est partagé entre plusieurs organisations. (…)
Le Téléthon parasite la générosité des Français, d'une manière populiste, en montrant des enfants myopathes, en exhibant le malheur des enfants. Je trouve ça absolument inadmissible ! »
La littérature et lui : « Quand j'avais quinze ans, je voulais être écrivain. J'ai patrouillé sur les frontières de l'écriture, j'ai écrit plusieurs livres. (…) Mais je n'appelle pas ça être écrivain. Un écrivain, c'est autre chose. Un écrivain, c'est Céline. Un écrivain, c'est Giraudoux. (…) Je n'ai pas failli entrer à l'Académie française, j'ai voulu. Mais ils n'ont pas voulu de moi. »
Frédéric Mitterrand neutre sur l'opposition entre Marie Ndiaye et Eric Raoult : « Peut-être faudrait-il replacer ça dans un contexte précis, à savoir l'affaire Polanski. Je pense qu'au moment de l'affaire Polanski, Frédéric Mitterrand s'est aventuré un petit peu trop vite et un petit peu imprudemment.
Vous savez : chat échaudé craint l'eau froide. Donc depuis il ne prend pas beaucoup parti. Moi, je trouve que la position de Monsieur Raoult est absolument insultante, inacceptable et scandaleuse. »
La diplomatie française et la Chine : « Je sais très bien qu'il y a des exigences qui sont à la fois le commerce extérieur, à la fois l'influence politique d'un pays. Moi, je suis désolé, mais je pense que la France, pays de la Révolution, pays dans lequel les droits de l'homme ont été créés, se doit de porter cette parole toujours et toujours et encore. »
L'homoparentalité : « Je n'ai jamais eu envie d'enfants de ma vie. Mais je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas avoir d'enfants. (…) Evidemment que je suis pour l'homoparentalité. Il y a quelque chose qui existe dans la vie, c'est l'amour, tout le reste ne tient pas la route.
Quand j'ai entendu un député du Nord, Monsieur Vanneste, s'exprimer l'autre jour, mais on se demande même comment quelqu'un comme ça peut exister. (…) C'est une suite de mensonges, tout est mélangé. (…) Parce que naturellement tous les pédés sont pédophiles, c'est bien connu ! »
L'affaire Julien Dray : « Je n'ai jamais payé de Rolex à Julien Dray. (…) Mon amitié pour Julien Dray ne date pas d'hier et elle est intacte. Lui collectionne les montres, je ne vois pas pourquoi on porterait un jugement là-dessus.
A propos de jugement, je voudrais dire que Julien Dray n'est pas jugé, et moi je ne suis ni un procureur ni un avocat de la rumeur. Je déteste la rumeur. (…) Je ne crois pas qu'il se soit mis de l'argent dans la poche et je suis même sûr qu'il ne l'a pas fait. Donc il faut arrêter ce faux procès. »
Le magazine Têtu : « J'ai créé ce magazine il y a longtemps et aujourd'hui il fête son 150e numéro, c'est pas mal. (…) Le nouveau directeur de la rédaction s'appelle Gilles Wullus.
C'est un journal que j'aime, c'est un journal que j'ai créé parce que je pense que la communauté gay avait besoin d'un journal de la sorte, parce que je suis homosexuel et parce que je ne mets pas mon mouchoir ni sur ma sexualité ni sur mes idées ni sur mes goûts ni sur rien. »
Le livre de Frédéric Mitterrand : « On lui fait un très mauvais procès. Je l'ai lu ce livre. Arrêtons, Frédéric Mitterrand n'a jamais fait l'apologie de la pédophilie, donc je considère que c'est un faux procès. »
L'arrestation de Roman Polanski : « Il n'y a pas de justice à deux vitesses. Il n'y a pas la justice des riches et la justice des pauvres, la justice des gens célèbres et la justice des inconnus.
Polanski a été condamné et il doit purger sa peine. Arrêtons de voler au secours de Polanski, qui a fait de très beaux films, mais ceci n'excuse pas cela. »
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