Qui a tué Youcef Ameur ?

Le 5 novembre dernier, Youcef Ameur, un agent de nettoyage de 28 ans est retrouvé avec une balle dans la tête dans un parking souterrain du troisième arrondissement de Lyon. Deux hommes présents au moment des faits ont été mis en examen le 14 novembre. D'après eux, le crime aurait été commis par un troisième homme.

Menaces de l'avocat de la famille

"Je lance un appel : je laisse 15 jours aux deux hommes pour parler. Ensuite je demanderais leurs mises en examen pour complicité de meurtre." a annoncé ce vendredi 20 novembre Maitre Metaxas, l'avocat de la famille de Youcef Ameur. Ce vendredi matin, il avait convoqué la presse avant sa constitution en partie civile prévue pour l'après-midi. Il tenait à parler à coeur ouvert avant d'être contraint par le secret professionnel. "Soit les deux jeunes hommes donnent l'identité du tueur, soit la famille en conclu qu'il n'y avait pas de troisième homme et que le tireur est l'un d'entre eux". L'avocat a été clair : les deux hommes doivent maintenant coopérer. Car cinq jours après leurs inculpations, le mystère reste entier sur leurs implications. Ils déclarent tous les deux qu'un troisième homme était présent sur les lieux du crime et qu'il doit probablement être le tueur. Mais sur l'identité de ce troisième homme, ils restent muets. "C'est insupportable pour la famille de savoir que deux personnes savent tout sur ce meurtre. On ne pas jouer avec la souffrance d'un père, d'une mère et des enfants", déclare Maitre Metaxas. Interrogée à ce sujet, la police déclare être en pleine investigation et l'avocat avoue placer beaucoup d'espoir sur les découvertes des enquêteurs : "Il vaut mieux pour les deux hommes que les déclarations viennent d'eux car si la police découvre des preuves accablantes concernant leurs implications, nous serons intraitables".

Une scène de crime qui ne colle pas

"Youcef avait une vie rangée, s'occupait beaucoup de ses enfants. Ce n'était pas un gangster, on aurait jamais imaginé le retrouver avec une balle dans la tête", raconte un ami intime de la victime. Le jeune homme laisse en effet derrière lui une petite « tribu » : un enfant de 8 ans, un de 5 ans, un de 3 ans et un nouveau né de 5 mois. Ce père de famille semblait très apprécié dans le quartier. Une des raisons pour laquelle sa présence dans cette Peugeot 206 garée dans le parking du 150 avenue Félix Faure et son lien avec les deux suspects reste floue. À ce propos, le cannabis saisi sur les deux jeunes hommes dimanche 15 novembre amène les enquêteurs à exploiter la piste d'un trafic de drogue. Interrogé à ce sujet, l'ami intime de Youcef rétorque : "Je le connaissais bien, c'est vrai qu'il consommait de la drogue de temps en temps mais ce n'était pas un trafiquant."

Y avait-il un troisième homme ?

Alors que la famille de la victime est partie en Algérie inhumer son corps. Le Progrés révèle le 14 novembre que deux jeunes hommes sont écroués pour "non assistance à personne en danger, trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs". Ces deux hommes ont été confondus car leurs ADN se trouvaient sur des mégots de cigarettes présents sur la scène de crime et leurs empreintes dans la voiture qui contenait le corps de la victime. La famille, apprenant ces mises en examen par l'intermédiaire de la presse, rentre en catastrophe en France pour suivre l'affaire de près. Le jeune de 29 ans mis en examen est lui aussi très connu dans le quartier, rien d'étonnant donc à ce qu'il se retrouve en contact avec Youcef. Quand au deuxième, tout juste âgé de 19 ans, rien n'explique sa présence sur la scène de crime. Le jeune homme qui porte le nom de famille de Surais est un habitant de l'Hérault. Selon les déclarations de ce dernier, un autre jeune l'aurait accompagné depuis le Sud pour aller à la rencontre de Youcef. Il avoue avoir été présent dans le parking en compagnie du jeune homme de 29 ans et de son accompagnateur inconnu. Il dit ensuite avoir entendu le coup de feu tiré sur la victime mais n'avoir rien vu. En ce qui concerne ses empreintes dans la voiture, il explique être revenu vers la Peugeot après le crime pour la "fouiller". "Ce jeune homme a vraiment un sacré sans froid !" ironise Maitre Metaxas qui émet de gros doute sur la sincérité de ses déclarations. Reste à savoir si une troisième personne était bien présente sur les lieux ou si le jeune Surais a donné une fausse version de l'histoire pour maquiller son meurtre.

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