8 décembre : entre profane et sacré

Le 8 décembre est une grosse machinerie touristique attirant plusieurs millions de personnes dans les rue de Lyon. C’est aussi un terrain propice à l’évangélisation, que l’Église investit avec ses “Missionnaires du 8”.

La Ville de Lyon a repris le 8 décembre pour en faire une animation de quatre jours dans la ville, mais ça n’enlève rien au caractère religieux. Les catholiques manifestent de plus en plus pour cette fête. Si on regarde la procession et les célébrations, et le nombre de gens qui viennent le soir dans les églises, il y a beaucoup de passages. Et pas seulement des catholiques. Des gens qui s’interrogent sur la vie spirituelle”. Par la voix de Mgr Thierry Brac de la Perrière, évêque auxiliaire de Lyon, le diocèse essaie aujourd’hui de réinvestir le sens religieux par une opération : “Les Missionnaires du 8 décembre”. Entendez par là des bénévoles qui viennent assurer les permanences dans les églises, les soirs de fête. Leur mission, “aider les gens qui viennent voir de belles choses, de voir des choses encore plus belles à l’intérieur.

Un événement destiné en fin de compte aux non-croyants. Mais n’entendez pas là une volonté générale de rendre profondément œcuménique le 8 décembre. “Au départ, la marche à Fourvière est vraiment une démarche des catholiques. Il y a eu des personnes qui ont souhaité reprendre cette démarche dans un esprit de paix. Et cela s’est fait avec la MJC, dans un souci de rencontre. Il n’y a jamais eu de montée œcuménique. Il y a eu un moment une démarche laïque aussi mais ça n’a pas pris. Une procession avec un autre sens, ce n’est pas vraiment quelque chose qui a été pratiqué.

Mais ce n’est pas ce que nous a exposé le Père Michel Durand, anciennement à la pastorale du tourisme pour le diocèse : “J’ai essayé de faire en sorte que cette montée, organisée par Bernard Birot et les commerçants, soit une montée qui respecte la dignité de l’homme. Tous, croyants, athées, chrétiens, musulmans, montent vers une protection, un lieu sacré. Tout cela, on essayait que cela se passe bien. À l’époque il y avait des bagarres entre les lycées, de farine, d’eau...etc. On s’est bagarré pour que ce comportement indigne s’arrête. Et on y était arrivé. Dans ma collaboration, je m’associais aux protestants et aux musulmans dans un accord spirituel très vrai. La montée aux lumières s’installe. Arrive un nouveau gouvernement ecclésial, on me fait comprendre que la célébration est d’abord catholique et marial. Ma volonté universelle ce n’est pas bon. “Michel, le 8 décembre c’est catholique et mariale !” Je me suis donc retiré.” Ce recentrement est-il le signe d’une exacerbation ecclésiale face aux difficultés de redonner du sens à cette fête ?

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