Mercredi, l’après-midi a été totalement folle à l’Assemblée nationale. Des militants de Greenpeace se sont introduits dans l’hémicycle créant une belle pagaille. Les députés UMP ont crié au scandale et à une atteinte à la démocratie. À gauche, les réactions ont été moins dures.
“J’étais là quand ils ont mis la grande échelle”, raconte le député UMP Philippe Meunier. À l’aide d’un camion de pompier réformé, des militants de Greenpeace se sont hissés sur le toit du Palais Bourbon mercredi après-midi. Quelques minutes plus tard, alors que les députés préparaient le sommet de Copenhague, les militants de l’ONG écologiste ont semé une belle pagaille dans l’hémicycle. “Des militants ont sorti des pancartes et d’autres ont essayé de descendre avec des cordes”, se rappelle Philippe Cochet, députe maire UMP de Caluire-et-Cuire. “Une militante est descendue en rappel et elle est arrivée dans le groupe PS où on l’a aidé à atterrir”, s’amuse Pierre-Alain Muet, député PS du Rhône.
“Sur le fond, ils ont raison”
L’incident qui a entraîné une interruption de séance puis une alerte à la bombe a été diversement apprécié. Les Verts ont été les seuls à soutenir l’action de Greenpeace. “Une manifestation comme celle de mercredi n’a pas sa place à l’Assemblée nationale. Mais cela ne m’empêche pas d’apprécier leur position. Sur le fond, ils ont raison”, explique Pierre-Alain Muet.
À l’UMP, l’happening des militants de Greenpeace a suscité de vives réactions. “Cela ne me fait pas rire. Ce sont des délinquants, des voyous, des extrémistes, des gauchistes, énumère Philippe Meunier. Quand on s’attaque à l’hémicycle, on s’attaque à la démocratie. L’Assemblée est un endroit sacré. Voir des voyous gauchistes mépriser la démocratie me scandalise. Ils méprisent aussi le peuple. C’est du fascisme”.
"Ils se sont comportés comme des gougnaffiers"
Bernard Accoyer, le président de l’Assemblée nationale, a décidé de porter plainte. “Je ne les appellerai pas Greenpeace mais Greenwar. C’est proprement honteux ce qu’ils ont fait mercredi. Faire de la provocation sur un sujet consensuel, c’est minable. L’écologie en a pris un coup. J’ai eu honte de voir de tels agissements. Ils ne respectent pas les règles de la démocratie. Ils se sont comportés comme des gougnaffiers. Aujourd’hui, ce ne sont pas eux qui défendent la cause de l’écologie, c’est l’UMP”, conclut Philippe Cochet.
Dans la foulée de l’intrusion des militants de Greenpeace, les députés UMP ont quitté l’hémicycle. “Ils ont profité de cet incident pour faire en sorte qu’Yves Cochet (député Vert, ndlr) ne puisse pas s’exprimer”, glisse Pierre-Alain Muet. L’élu écolo parlera finalement mais les déclarations des députés sur le futur sommet de Copenhague seront passés à l’as. Et l’on se souviendra plus du coup médiatique de Greenpeace que de la position des députés français.
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