"L'Asvel n'était pas une préoccupation essentielle pour Vénissieux"

En sursis, Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne, savoure sa victoire. L'Asvel restera bien villeurbannais. Il décrypte les raisons de cette décision.

Bret 1 - Rivalta 0. Le président du Sytral s'employait à faire venir l'Asvel à Vénissieux, au Puizot, où il est aujourd'hui conseiller municipal. Après plusieurs mois de suspens, la décision est tombée ce vendredi. Pour l'occasion, Tony Parker, aux Etats-Unis, était même présent via un duplex.

L'Asvel restera bien villeurbannais. Le site ABB Entrelec, à quelques centaines de mètres de l'Astroballe, accueillera la salle multifonctions de 14 800 places. Celle-ci pourra héberger d'autres manifestations, sportives et culturelles. Il restera tout de même à persuader Gérard Collomb - le Grand-Lyon est propriétaire des terrains - de mener de front ce dossier avec l'OL- Land. Jean-Paul Bret a en effet compris qu'il ne pouvait compter sur le soutien du président de l'agglomération qui laisserait les responsables du club décider de leur implantation future. Il a donc fallu prendre langue avec eux pour les convaincre de ne pas partir.

Le maire de Villeurbanne, qui jouait gros dans cette affaire, récolte les bénéfices d'une action opiniâtre où il a pris l'opinion publique à témoin, lançant une campagne de communication contre le départ du prestigieux club de basket. Il s'est aussi déployé sur tous les fronts, constituant avec ses équipes un dossier solide. Sous pression, les responsables de l'Asvel ont finalement abondé dans son sens. Tony Parker, actionnaire, a semble-t-il été sensible au fait qu'une académie sera construite sur le même site que la salle. Et que certaines voies d'accès au site pourraient être financées par la collectivité.

Lyon Capitale : Villeurbanne conservera l'Asvel après plusieurs mois d'incertitude. Qu'est-ce qui a été décisif dans ce choix ?

Jean-Paul Bret : Tous ont senti l'envie et la détermination de la collectivité. Cette mobilisation a montré l'attachement au club de la ville, des anciens internationaux et même des habitants de l'agglomération qui ont exprimé dans un sondage leur souhait de maintenir l'Asvel à Villeurbanne. Ce sera d'ailleurs un équipement d'agglomération, et pas un pré-carré villeurbannais.
Nos services ont beaucoup travaillé. Un cabinet a aussi été sollicité. Ils ont peut-être été sensibles au fait que la halle des sports et cultures urbaines que nous avions prévues de réaliser le sera à proximité. Elle mettra à l'honneur des pratiques émergentes qui correspondent bien à la culture du basket.

On a pourtant pensé que vous risquiez de perdre l'Asvel au profit de Vénissieux...

Le Puizot leur offrait 2,5 ha contre 4 voire 5 ha pour Villeurbanne. Il n'était pas possible de réaliser à Vénissieux la salle et l'académie chère à Tony Parker. Sans compter que l'opération était là-bas plus complexe, avec plusieurs acteurs privés. Dans cette affaire, il y avait un dossier imprécis, sans engagement, qui n'était pas à la hauteur. Je ne crois pas que l'Asvel était une préoccupation essentielle pour Vénissieux.

Convaincre Gérard Collomb a-t-il été décisif dans cette affaire ?

Il a surtout fallu convaincre les dirigeants de l'Asvel et Tony Parker. Nous n'avons pas regardé passer les trains comme vous l'aviez écrit. Et j'ai l'impression d'y avoir été pour quelque chose, comme facteur agrégateur d'une forte mobilisation.

Cette nouvelle salle pourra-t-elle accueillir le Grand Prix de tennis de Lyon, si celui-ci sera maintenu ?

Tout à fait. D'ailleurs Gilles Moretton, président de l'Asvel, l'a répété aujourd'hui.

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