Meirieu: "Queyranne écologiste? Nous sommes un peu dubitatifs"

SERIE DU LUNDI - Nous poursuivons notre rendez-vous politique sur le bilan de Jean-Jack Queyranne à la Région. Cette semaine, Philippe Meirieu (Europe Ecologie) pointe l'amélioration des transports ferroviaires et le soutien à l'agriculture biologique. Mais il regrette que des aides aillent à des entreprises polluantes et met en avant un chantier : la formation initiale et continue.

"C'est un bilan contrasté qui est loin d'être mauvais. Il témoigne d'une gestion honnête, loyale, de bonne aloi. On ne sait pas à l'actif de qui il faut le mettre : socialistes, communistes, radicaux de gauche ou écologistes. Les vingt élus Verts ont beaucoup pesé, fait des tas de propositions.

Ce que je retiens de ce mandat, c'est l'amélioration des transports ferroviaires. On a pris ce chantier très au sérieux. On a amélioré le cadencement des trains, acheté des nouveaux TER, lancé la carte OùRA, mis en place des comités de ligne d'usagers. C'est une action qui doit s'inscrire dans la durée : il faudrait à présent travailler sur l'amélioration du fret, ouvrir une ligne vers l'Ardèche, etc. Parmi les points positifs figure aussi le doublement des aides à l'agriculture biologique. Rhône-Alpes s'est portée comme une région anti-OGM. Les Verts ont aussi joué un grand rôle pour encourager l'amélioration du bâti éco-responsable pour les lycées et les logements sociaux.

Jean-Jack Queyranne s'affiche comme écologiste mais nous sommes tout de même un peu dubitatifs. Il n'y a pas eu une réorientation écologique de l'économie. Nous demandons une éco-conditionnalité des aides. On ne doit pas soutenir indifféremment une entreprise qui pollue et une qui ne pollue pas, une qui dégrade notre cadre collectif ou une autre qui le respecte. Je crois que nous n'avons pas pris la mesure des risques induits par les nanotechnologies. Il y a eu des dépenses inutiles, comme le pavillon de la Région à Shanghai, le center-parc de Roybon énergivore, le soutien excessif aux JO d'Annecy qui ne marquent pas suffisamment le rejet de certaines pratiques (neige artificielle, tourisme d'élite...). En matière d'aménagement du territoire, la politique régionale a renforcé les pôles existants, privilégiant les investissements prestigieux, au détriment d'une capilarisation, d'un maillage plus fin du territoire.

Reste enfin un dossier : la formation initiale et continue. Le dispositif Cared est resté marginal, faute de crédits. On devrait moraliser les stages en entreprises, favoriser des interactions entre les générations, former aux nouveaux métiers émergents... Ce sujet a été traité de façon gestionnaire et insuffisamment visionnaire".

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A suivre : Françoise Grossetête (UMP), lundi prochain sur lyoncapitale.fr

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