Le mercredi festif de Jeudi Noir

Mercredi 3 février, l'association Jeudi Noir qui milite pour le droit au logement, a mené une action dans une agence immobilière pour dénoncer les pratiques du secteur. Cette manifestation fait écho au rapport de la fondation abbé Pierre, publié deux jours plus tôt.

“On a compris que pour sensibiliser, il fallait faire des actions festives“, explique Loïc Robert, doctorant en droit et membre de l'association Jeudi Noir qui dénonce la précarité et les conditions de logement. Pari gagné mercredi après-midi : les membres avaient convié les journalistes à une fête au sein de l'agence immobilière Foncia dans le 2° arrondissement de Lyon.

Une action festive pour des problèmes sérieux

Armés de perruques, lunettes de soleil et fausses moustaches, la dizaine de fêtards s'est introduite dans l'agence, sous le regard surpris des employés. Le directeur de l'agence est rapidement intervenu afin de faire évacuer les lieux, malmenant également les journalistes présents. La fête n'a pas tournée court pour autant : fiers de leur action, les militants ont installé une tente devant l'agence et ils ont présenté la facture de nettoyage de la fête au directeur de l'agence. Les membres de jeudi noir ont aussi interpellé le responsable sur un certain nombre de questions, notamment la facturation des frais d'envoi de quittance. Le directeur a, quant à lui, assuré que cette facturation était légale. Une déclaration contredite par l'article 21 de la loi du 6 juillet 1989.

L'aggravation de la crise du logement

Cette manifestation s'inscrit directement dans l'actualité nationale. Lundi, la fondation Abbé Pierre avait signalé dans un rapport que 10 millions de personnes étaient touchées par le mal logement en France. Derrière ce nombre, les cas de figure sont très divers : absence de domicile, habitations insalubres et exiguës, etc. Une situation aggravée par une crise du logement auquel les pouvoirs publics ont du mal à faire face, si l'on en croit les conclusions du rapport de l'association.

Les logements sociaux qui pourraient permettre d'endiguer le problème semblent toujours en nombre insuffisant. Selon ABC HLM, une organisation regroupant de nombreux bailleurs sociaux, 50 à 55 000 personnes seraient en attente de logement social dans le Grand Lyon. Chaque année, seulement 12 000 demandes sont satisfaites, soit moins d'un demandeur sur quatre.

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