Les prisons de Lyon sauvées de la démolition

Le préfet du Rhône, Jacques Gérault, a officiellement annoncé, vendredi 5 février, le début de la procédure de cession du site des prisons de Saint-Paul et de Saint-Joseph, près de la gare de Perrache. Il a notamment annoncé qu'une partie des bâtiments sera préservée.

En février 2009, la menace de démolition planait sur les prisons de Saint-Paul et de Saint-Joseph, au grand dam de certains Lyonnais et des associations de défense du patrimoine. Un an plus tard, la préfecture du Rhône entame la procédure de cession avec la volonté de préserver ce site de deux hectares situé au cœur de la ville. Selon Eddie Gilles-Di Pierno, président de l'association Patrimoine Rhônalpin, l'investissement du préfet y est pour beaucoup dans ce revirement de situation : « Le dossier n'aurait pas avancé si le préfet n'avait pas mis un coup de pied dans la fourmilière ».

Ainsi, en mai 2009, Jacques Gérault avait lancé un appel à idées afin de considérer les différentes solutions possibles pour la reconversion des bâtiments. Seize projets ont alors été proposés en septembre dernier, et avaient montré la faisabilité de la conservation d'une partie des bâtiments des prisons.

"Un coup de pelleteuse malchanceux"

En concertation avec la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), un imposant cahier des charges sera imposé aux futurs acquéreurs. Certains éléments des prisons, en particulier les éléments centraux comme l'étoile centrale de Saint-Paul, seront conservés. L'accent a surtout été mis sur l'intégration du nouvel ensemble au quartier et l'équilibre à trouver entre modernité des nouveaux bâtiments et mise en valeur des anciens. Le président de Patrimoine Rhônalpin reste néanmoins sceptique. L'inscription des lieux aux bâtiments historiques lui semble indispensable pour montrer que les autorités sont intraitables sur le sujet : « On n'est jamais à l'abri d'un coup de pelleteuse malchanceux. ».

Un prix de cession encore incertain

La question des murs d'enceinte reste, quant à elle, en suspens : ce sera à l'acquéreur de décider de les conserver ou non. Néanmoins, pour Eddie Gilles-Di Pierno, l'abattement de ces murs d'enceinte est nécessaire « pour permettre aux Lyonnais de redécouvrir ces bâtiments et de tourner la page des prisons ». Peu de choses ont été dites sur le prix auquel sera cédé le site. L'année dernière, il avait été évalué à 25 millions d'euros mais il se pourrait que ce chiffre baisse. C'est du moins ce que laissent envisager les propos du préfet : « l'aspect financier n'est pas prioritaire dans ce projet. ».

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