Les trois listes de gauche ont mis 36 heures pour se mettre d’accord. Elles ont fusionné et la liste a été déposée en préfecture à 12 minutes de l’expiration du délai qui leur était imparti. La gauche sera unie au second tour mais quelques interrogations subsistent autour de cette union de raison.
Les contours de la fusion des listes qui est intervenue mardi après-midi entre les trois partis de gauche qui pouvaient s'allier (Front de Gauche, Europe Écologie et le PS) restent assez flous. Le contrat de mandature qui liera les signataires devrait être connu mercredi dans les grandes lignes. Mais déjà le Front de Gauche prévient qu’il n’en sera pas. “Nous avons fusionné mais nous ne souhaitons pas signer l’accord de mandature”, nous a confié Élisa Martin alors qu’elle venait de déposer avec Jean-Jack Queyranne et Philippe Meirieu leur liste commune. Drôle de situation. Le Front de Gauche n’est même pas sûr d’accepter la vice-présidence qui leur a été proposée. Une attitude aussi indéchiffrable que leur stratégie durant les négociations. Sur l’aspect programmatique, ils n’ont pas eu de revendications très précises. Dès dimanche, l’une des colistières d’Élisa Martin confiait à Lyon Capitale : “nous n’avons qu’à additionner les programmes”.
Le Front de Gauche ne signera pas le contrat de mandature
L’essentiel pour le Front de Gauche semblait être avant tout de garder des élus afin de permettre au parti de vivre (chaque élu reverse une partie de ses indemnités à sa famille politique). Pour eux, les négociations ont été très difficiles. En étant la troisième force de gauche, loin derrière le PS et Europe Écologie, ils n’ont pas pesé très lourd dans les discussions. Mais ils ont un temps menacé de ne pas signer l’accord estimant qu’ils n’étaient pas assez représentés. En obtenant 6% des voix au premier tour, ils n’avaient guère le choix. Ne pouvant se maintenir et dicter leurs règles, ils ont dû accepter la dizaine de places sur les 173 de la liste. “Je comprends leur amertume mais ils ne peuvent pas avoir un pied dedans et un dehors. Nous leur avions fait une proposition il y a quelques mois. À l’époque, nous leur proposions plus d’élus qu’ils n’en ont actuellement. Ils ont souhaité partir en autonome. Ils ont joué et ont perdu”, souligne Hervé Saulignac, directeur de campagne de Jean-Jack Queyranne.
Le premier vice-président ne sera pas écolo
La fusion globale des trois partis a mis du temps à se dessiner. “J’ai acquis la certitude que nous fusionnerons ce mardi midi”, explique Thierry Braillard, élu régional sortant et négociateur. Car rien n’a été simple. Entre le PS et Europe Écologie qui se sont affrontés pendant deux mois de campagne, les rapports ont longtemps été froids. Dimanche soir, Philippe Meirieu voulait discuter avec Jean-Jack Queyranne. Le président sortant ne voulait pas et durant les négociations, il a gardé une posture assez similaire. Europe Écologie souhaitait fusionner mais a mis du temps à entrevoir la faisabilité de cette fusion. Jusqu’à lundi tard dans la soirée, les négociations ont été bloquées par la question de la première vice-présidence. Les écolos la voulaient, le PS n’a pas lâché. Les dialogues de sourds ont souvent été au rendez-vous de ces 36 heures de discussions. “Nous gardons la première vice-présidence", assène Jean-Jack Queyranne évoquant une question de confiance. Ce qui en dit long sur les relations pas encore cordiales entre le PS et le rassemblement écologiste.
Europe Écologie gagne la bataille de la gouvernance
En échange, Europe Écologie a obtenu des assurances sur la gouvernance. Un pôle de vice-présidence sera créé autour de quatre pôles (environnement et santé, formation continue, politique foncière et énergie-climat). Entre les socialistes et les écolos, c’est du gagnant gagnant. Mais tout a été source d’âpres discussions. Jean-Jack Queyranne a mis du temps à accepter un dialogue différent de celui de 2004. “Les Verts ont réalisé un meilleur score et ils ont négocié à hauteur de leurs résultats”, glisse un négociateur. La proportionnelle a été respectée pour les places comme les vice-présidences. En cas de victoire de la gauche, le PS aurait 8 vice-présidences, les écolos 6 et le Front de Gauche une s’ils l’acceptent.
Des rapports encore tendus entre PS et Europe Écologie
Ni contrat de confiance ni de méfiance, cette fusion des listes augure de rapports assez tendus entre les écolos et les socialistes en cas de victoire de la liste qui s’appelera désormais celle de la Gauche et des Ecologistes pour Rhône-Alpes. “Les rapports de force seront différents. Nous serons 35 maintenant, nous pèserons davantage”, affirme un élu Vert sortant qui ne doute visiblement pas de l’issue du scrutin.
Des points de désaccord
Pour Jean-Jack Queyranne, les 36 dernières heures n’ont pas été simples. Il a dû faire plus de concessions qu’il y a six ans et chacune constituait un sacrifice dans son camp. Par exemple, Hélène Blanchard, ex-Verte et ralliée à Jean-Jack Queyranne recule de 10 places et se retrouvent 20ème. Certains à qui le candidat socialiste avait promis, en cas de victoire, un siège à la région, sont désormais en place inéligible. À l’issue de la journée, chacun s’estimait pourtant heureux. Même le Front de Gauche affichait un sourire de façade à l’heure de poser devant les photographes. Pourtant, ces négociations n’ont pas accouché que de points d’accord. “Il y a des points de désaccord entre nous”, affirmait Philippe Meirieu. “Nous sommes d’accord sur 99% des points. C’est comme en 2004”, nuance Hervé Saulignac.
Mais ce n’est peut-être que le début. Les rapports de force sont chamboulés à gauche et Europe Écologie ne se contentera pas d’un simple partenariat. Et puis, lors de ces négociations, tous les points chauds n’ont pas été abordés. Le nom des vice-présidents comme les délégations qui reviendront aux uns et aux autres n’ont pas été définies. Le mariage a été celui de la raison. La passion ne transpirait pas de cette union. Et la dot, les vice-présidences attribuées aux écolos, est encore inconnue. Pour les trois têtes de liste des partis de gauche, l’essentiel ce mardi était d’avoir déposé une liste commune en temps et en heure à la Préfecture.
Quelle mascarade pour conserver le pouvoir !Europe-Écologie, aurai gagner en crédibilité, si il avait rejeté, le mariage forcé, organisé par le PS.Avant d'aller voter dimanche, rendez-vous sur http://www.canol.fr histoire de vous éclairer sur la gestion de votre argent par le PS à la région...25M€ dépensés en 5 ans pour ?...de la communication !510.000€ versés tous les ans aux organisations syndicales de salariés...Il est bien entendu que, mon message ne peut-être compréhensible, que part des citoyens responsables, capable de réfléchir et surtout qui savent que notre société n'est pas binaire, avec le bien d'un seul côté et le mal de l'autre !Allez voter !!