Où va Interpol ?

International. Prévu à Lyon, le centre de formation d’Interpol devrait s’installer à Singapour. Gérard Collomb accuse le gouvernement de laxisme.

Lyon va-t-il perdre Interpol ? L’institution internationale tourne peu à peu le dos à son siège de la Cité internationale et s’apprête à privilégier d’autres cieux pour son développement futur. D’après les Potins d’Angèle, Interpol devrait en effet choisir Singapour pour implanter son nouveau centre de formation de policiers, alors que dans le même temps, le secrétariat général pourrait s’exiler à Paris avec sa centaine de collaborateurs dans “un hôtel particulier d’au moins 3500m2”. Pour attirer ce centre de formation appelé Centre Global Anticrise, Singapour a proposé 250 millions d’euros. Lyon ne mettait à disposition qu’un terrain sur le site du Carré de Soie. La décision doit intervenir courant mars, mais plus personne ne se fait d’illusions, Gérard Collomb le premier qui estime le projet perdu.

Qui perd gagne
D’après ses dires, Gérard Collomb avait alerté Nicolas Sarkozy, lors d’un tête-à-tête, sur le risque de départ de cette unité d’Interpol. Le gouvernement n’a rien fait. Et une explication émerge : le départ de ce centre de formation n’est pas quelque chose de si important. Il est en effet plus facile de dénigrer ce que l’on perd. Mais dans le même temps, on ne peut s’empêcher de noter que Gérard Collomb sue sang et eau pour financer à hauteur de 250 millions d’euros les infrastructures routières du Grand Stade de l’OL. D’un côté, l’agglomération risque de gagner un outil de rayonnement avec le stade pour, de l’autre, perdre un autre élément de notoriété avec le départ de l’unité d’Interpol. Il n’y a pas de cause à effet mécanique entre l’un et l’autre. Cependant, politiquement, on ne peut s’empêcher de penser que l’on joue à qui perd gagne.
Il reste cependant quelque chose à gagner. Interpol souhaite créer une académie anti-corruption. Elle devait atterrir à Vienne en Autriche, mais aucun accord n’a été trouvé. Lyon est officiellement candidate. “Si comme on le dit, la France veut jouer un rôle dans la corruption internationale, moraliser la finance et peser sur les paradis fiscaux, il serait bien qu’elle dispose d’un outil anti-corruption” glisse Gérard Collomb à l’adresse de Nicolas Sarkozy. La balle est dans le camp du gouvernement.

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