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Vélo'v s'est-il fait doubler par Vélib' (et les autres) ?

ANALYSE COMPARATIVE - Samedi 6 juin, JCDecaux, Lyon et Villeurbanne fêtent les 5 ans de Vélo'v. Un dispositif adopté un peu partout, ce qui fait la fierté de notre agglomération. Mais Vélo'V est-il compétitif face à Vélib', Vcub, vélô, le vélo et Bicloo ? Nous avons mené une analyse comparative.

Lyon et Villeurbanne célèbrent ce week-end les 5 ans de nos vélos rouges. Deux jours de fête sont prévus : un programme digne de leur popularité et de leur omniprésence dans l'espace public et dans nos quotidiens. Samedi, à 11 heures, une ascension en Vélo'v des 1 200 mètres qui séparent la Gare Saint Paul du plateau de Fourvière est organisée. Partout dans la ville, des affiches « soyons gonflés », réalisées par l'artiste contemporain Ben, annonce l'événement. Cet anniversaire sonne comme un coup de poing. Vélib' a volé la vedette à Vélo'v, et Vélo'v compte bien se faire entendre. A l'occasion du Tour de France, des affiches orneront les Champs Elysées pour rappeler aux Parisiens que « depuis 5 ans, Lyon fait la course en tête ». Mais est-ce bien toujours le cas ?

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Qui mérite vraiment la palme d'or ?

Nous avons procédé à une analyse comparative des différents systèmes de prêts de vélos existant en France. Les offres ne sont clairement pas équivalentes. Trois villes se distinguent : Paris, Lyon (associée à Villeurbanne) et Toulouse équipées de plus de 5 stations et de plus de 50 vélos pour 10 000 habitants. La capitale est dans un cas particulier qui rend malaisé les comparaisons : 30 communes périphériques disposent de stations Vélib' mais seulement sur leurs marges proches de Paris (1). Nice est dans une situation intermédiaire, qui s'est lancée il y a seulement un an. Les autres grandes villes ne proposent pas une offre compétitive : Marseille et Bruxelles se disputent la dernière place. Bordeaux a choisi de faire bénéficier ses Vcub à l'ensemble de son agglomération. De ce fait, elle n'affiche pas une grande densité de vélos et de stations. Au vu de ces différences, il apparait clairement que pour certaines agglomérations, les vélos en libre service s'apparentent plus à une opération de communication qu'à une volonté de révolutionner les modes de déplacement.

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La qualité de l'offre explique les succès de certaines villes... et les échecs des autres. Pour que ces citadins s'approprient ces deux-roues, il faut que ces systèmes leur proposent des stations près de chez eux et des vélos en nombre. C'est ainsi que 7,3% des Parisiens et 6,3 % des habitants de Lyon et Villeurbanne sont abonnés à Vélib' et Vélo'v. Ce sont les deux villes pionnières à avoir parié sur ces dispositifs : des habitudes ont été prises par la population. Ils ne sont en revanche que 0,6% à Marseille et 0,8% à Bordeaux à disposer d'un abonnement (2). La capitale de l'Aquitaine a seulement inauguré son dispositif en février : elle peut donc espérer de meilleures performances d'ici à quelques mois.

Les noms des vélos en libre service valent le détour

Le premier a avoir eu un petit nom, c'est le Vélo'v de Lyon en mai 2005. Puis, le 15 juillet 2007, le Vélib', son frère parisien à vu le jour. Ont suivi dans la même année Le Vélo, de Marseille, puis la pénurie d'appellation a commencé : le Vélô de Toulouse a essayé un semblant d'originalité à coup d'accent circonflexe. Nantes pour sa part, n'a pas souhaité utiliser le mot « vélo », alors le « Bicloo » est arrivé en 2008. Nice quant à elle est allée à la simplicité : le VéloBleu. Mais alors quand le petit dernier a pointé le bout de son nez en février 2010, l'inspiration était en voyage, et Vcub orne les cadrans des deux roues bordelais. Ceci dit, la dénomination a un sens : Cub = communauté urbaine de Bordeaux.

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Les records de Vélo'v

- Les cadrans ne s'arrêtent plus de tourner depuis 2005 à Lyon. Les mollets lyonnais ont avalé, sans s'en rendre compte, 58 millions de kilomètres en cinq ans, soit 1 500 fois le tour de la Terre !

- Ce sont de jeunes mollets puisque deux tiers des abonnés Vélo'v ont entre 18 et 34 ans. Cependant, les séniors sont de la partie et ne se laissent pas aller. Pour preuve : le plus fidèle des véloveurs a 70 ans et il enregistre 5 500 locations. Autrement dit, ce papy emprunte un Vélo'v au moins 3 fois par jour.

- 20% des utilisateurs Vélo'v s'en servent après minuit, faute de transports en commun.

- Nos vélos rouges et gris parcourent en moyenne un million de kilomètres par mois ! D'ailleurs, à l'occasion d'une chirurgie esthétique, les vélo'v ont perdu 2 kilos.

(1) De ce fait, nous avons effectué les ratios en ne comptant que les personnes habitant Paris. Ce mode de calcul avantage Paris au regard des autres villes.

(2) Toulouse n'a pas souhaité nous donner le nombre d'abonnés à son dispositif de vélos en libre service.

Lire aussi : "Vélo'v, un formidable outil marketing pour le vélo urbain"

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