Ce jeudi à 19h30, au café des Trois Gaules (Lyon 1er) , Romain Blachier et Jérôme Manin organisent un « grand concours d'accent de Lyon ». L'occasion d'entendre des mots et des intonations bien de chez nous. Exemples.
Un jury, des équipes, des pénalités, en somme, un vrai concours. Un événement festif, mais amical avant tout pour célébrer le parler lyonnais. Les équipes auront deux minutes pour réciter des extraits du Littré de la Grand'Côte, rédigé en 1894 par Nizier du Puitspelu. Mais attention, des « pénalités de Stéphanie » sont prévues pour ceux qui ont tendance à tomber dans l'accent de Saint-Étienne.
Qu'est-ce que « l'accent lyonnais » ?
Pour les organisateurs du concours, l'accent lyonnais est plus une intonation qu'un accent complet. Selon Romain Blachier, « on bouffe une partie des mots », « on met des 'y' » à tout va et on « mange les 'e' ». Et quand ce n'est pas le cas, on les prononce « eu ». Décidément, les Lyonnais sont des grands mangeurs. Du coup, jeune, feuille deviennent « jeûne, feûille ». L'accent est plus une intonation et, en réalité, le parler lyonnais tient plus à son vocabulaire.
Le Parler Lyonnais, tout un apprentissage
Depuis 1998, une fois par mois, des cours de parler lyonnais sont proposés par la Société des Amis de Lyon et de Guignol. Deux linguistes, Anne-Marie Vurpas et Jean-Baptiste Martin, ainsi que le président de l'association, Gérard Truchet, apprennent à ceux qui le souhaitent les bases de ce vocabulaire atypique, car au-delà de l'intonation, Lyon a ses propres mots. Ainsi, au bout de deux ans, les élèves reçoivent le diplôme de « cours de Parler Lyonnais ».
Les mots à travers le temps
En « lyonnais », une femme est une « fenotte », traîner c'est « grolasser » et un lyonnais est un « gone ». Et parfois, la structure grammaticale donne l'impression que les phrases ne finissent jamais. Pour exemple, « quand » peut être utiliser pour dire « en même temps que », du coup ça donne : « En me dépêchant, j'arriverai quand vous. »...
Au-delà de la grammaire, de la phonétique et de l'intonation, le parler lyonnais s'inspire de son environnement. Des expressions comme « hypothéqué sur les brouillards du Rhône » (qui veut dire que quelque chose n'a pas de valeur) en découlent explicitement.
Le parler lyonnais d'aujourd'hui ?
De nos jours, chez les jeunes, ce sont encore les expressions qui trahissent la ville d'origine. Ainsi, sur des forum on peut lire des listes entières de ce type : la tendance lyonnaise semble être aux mots en « ave ». Quand le jeune lyonnais n'aime pas quelque chose, il dira : « j'peux pas dicave ».
Parmi quelques exemples les plus entendus, remarquer : rodaver, mentir : balnaver, boire : piaver, voler : chouraver, dénoncer : poukaver.
Comme quoi, chaque génération a besoin de s'approprier les mots, de se construire une langue, perpétuant sans s'en rendre compte une tradition locale.
Méfie-toi, Jérome aujourd'hui le chef druide de Jean Massé/Guillotière à la ronfle.Ce soir enraye de bonne humeur, Romainus!!
@lyonnais: 'Jean Macé' et non pas 'Jean Massé'!!!
chère @Solange exact, c'est parceque j'ai rencontré un gone qui tiens un porte-pot dans le quartier, celui du gone Romainus. Si bien qu'après je n'y regardais point.