extrait du document UMP contenant les codes de vote électronique

L'UMP chapeaute-t-elle la réélection de Benjamin Lancar ?

courrier de P.Gélard révélant les codes de vote électronique

A dix jours de l'élection de leur président, les Jeunes populaires sont tous sur le pied de guerre. Sympathisants et opposants de l'actuel président sortant ne lâcheront rien. Après les témoignages contre les fraudes lors de la nomination de leur collège électoral, d'aucuns condamnent ces accusations, alors que d'autres mettent aujourd'hui en cause le sénateur Patrice Gélard, qui participerait aux fraudes.

Il ne reste qu'une semaine avant l'heure de vérité, mais les jeunes UMP révoltés ne lâchent pas le morceau. Du 20 au 22 août, les conseillers nationaux des Jeunes populaires (CNJP) éliront leur nouveau président. Et pour les opposants à Benjamin Lancar, président sortant, il faut refaire l'élection, cette fois dans les règles de la démocratie. Après qu'ils ont contacté la presse dans les Yvelines, le Rhône ou encore la Seine-Saint-Denis pour dénoncer les fraudes visant à favoriser les CNJP acquis à Lancar, l'agitation des opposants agace aujourd'hui l'UMP.

Gélard, un sénateur qui assure la transparence de l'UMP...

Si bien que le 5 août, Patrice Gélard, le président de la commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales de l'UMP, publie une lettre sur le blog de Benjamin Lancar. Dans sa missive, il assure la transparence de l'élection, et enjoint les six candidats en lice d'avoir "un comportement exemplaire et des propos respectueux à l'égard de vos compétiteurs et de l'UMP", tout en condamnant les accusations de fraudes, "puisque les voies de recours internes fonctionnent". La conclusion coupe court à toute protestation : "L'UMP ne peut accepter que des soupçons pèsent sur l'organisation des élections des Jeunes populaires. Tout adhérent qui persisterait à colporter de telles allégations pourrait faire l’objet d’une sanction disciplinaire prévue par nos statuts". Des menaces qui n'empêchent pas certains opposants d'enfoncer le clou, eux aussi : Lyon Capitale s'est ainsi procuré un courrier contredisant à première vue cette "transparence".

...et distribue le vote électronique par courrier ?

Dans sa lettre datée du 4 août publiée sur le blog de Benjamin Lancar, Patrice Gélard souligne bien que "les élections à la présidence des Jeunes populaires sont organisées par et sous le contrôle de la commission que j’ai l’honneur de présider" mais que "le scrutin électronique est mis en place par un prestataire extérieur, une société spécialisée du nom de Elections Europe, qui édite et envoie un identifiant et un code secret à chaque électeur ; ces codes ne sont jamais communiqués à l’UMP ; toute cette opération est sécurisée par un huissier de justice".

extrait du document des codes de vote électronique des Jeunes UMP

Pourtant, un militant rhodanien nous a transmis un autre document signé de la main du sénateur de Seine-Maritime, celui-ci est daté du 2 août. Y sont détaillés les identifiants et codes permettant de voter pour l'élection, en totale opposition avec ce qu'affirme Patrice Gélard dans son courrier publié sur Internet.

extrait du document des codes de vote électronique des Jeunes UMP

Le plus surprenant étant que le militant en question n'est ni CNJP, ni responsable départemental dans le parti : "Techniquement, je n'ai rien à voir avec l'élection puisque je n'ai aucun pouvoir de vote". La théorie est simple, selon un autre militant convaincu de fraudes : "Il n'y a pas eu de liste officielle de tous les CNJP sur le territoire publiée, seul Paris connaît leur nombre exact et leurs noms. Si Patrice Gélard envoie ce courrier à n'importe quel militant, alors qui garantit que le jour de l'élection, ce vote électronique ne sera pas falsifié par n'importe quel militant ajoutant sa propre voix ?".

Autre indice, le militant ayant reçu ce courrier était également supporteur de Lancar : "Je le soutenais encore malgré les vives tensions qui agitaient l'élection, mais après avoir reçu ce courrier, je commence vraiment à trouver que cela va trop loin, il faut réagir". Contacté par la rédaction, le sénateur Gélard n'a pas donné suite à notre demande d'explications.

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