Gérard Collomb
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Collomb veut "ré-enchanter l'avenir"

Le maire de Lyon va sortir un essai en janvier prochain. Un moyen de peser avant la primaire socialiste et d'affirmer sa ligne réformiste.

Est-ce une nouvelle tentative de s'imposer comme un prétendant à la primaire socialiste ? Ou la volonté d'appuyer la ligne réformiste incarnée par Dominique Strauss-Kahn ? Gérard Collomb a annoncé ce mardi son projet de publier un livre en janvier prochain. Un travail lancé l'été dernier, résultat de ses trois vies : celle de militant fidèle à la vulgate socialiste (jusqu'en 1981), celle de réformiste, actif au sein de la fondation Jaurès qui "rencontre beaucoup d'économistes", celle enfin de maire d'arrondissement puis de Lyon qui exerce des responsabilités (après 1995). Le titre provisoire : "ré-enchanter l'avenir". Pas un clin d'œil à Ségolène Royal et ses "Désirs d'avenir", jure-t-il, mais à Marcel Gauchet, philosophe français auteur du Désenchantement du monde.

Contre le jacobinisme de Sarkozy

L'ouvrage comportera huit chapitres. Chacun d'eux déroulera la ligne réformiste de Collomb, celle par laquelle il s'est fait entendre au PS. L'essai attaquera sur "l'illusion hexagonale de Nicolas Sarkozy", laquelle consiste à penser changer le pays depuis Paris. A n'en pas douter, en dénonçant ce jacobinisme, le maire s'emploiera à promouvoir le modèle lyonnais. Féroce contre le sarkozysme, le sénateur rhodanien le sera aussi envers le vieux socialisme, adapté au cadre de l'Etat-Nation. Un vieux socialisme qu'il juge trop prégnant au PS. "L'âge d'or de la social-démocratie, ce sont les Trente-Glorieuses. Ca s'est terminé en 1981, quand le plan de relance a profité aux Dragons asiatiques, notamment au Japon", analyse-t-il. L'Etat-Nation dépassé, Collomb s'intéressera aux régions et à l'Europe, perçues comme de puissants leviers d'action. "Hélas, chaque pays a voulu jouer sa carte nationale au détriment d'un projet collectif, la Grande-Bretagne avec la finance, l'Espagne avec l'immobilier", déplore-t-il.

Convoquant trois figures du socialisme français - ¨Proudhon, St-Simon et Fourrier - qui "attendaient plus de la société civile que de l'Etat", Collomb s'attachera à définir sa pensée politique, un socialisme qui s'appuie sur "les entreprises et le progrès scientifique". Le dernier chapitre sera consacré à la présidentielle, preuve que c'est bien là le sujet majeur du livre.

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