Christian Gourcuff respire le football. Il en parle avec passion. À quelques heures de Lorient-Lyon, l’entraîneur des Merlus répond à Lyon Capitale en toute franchise, n’éludant aucun sujet (le début de saison de Lorient, l'arrivée de son fils à l'OL, la polémique sur les pelouses synthétiques,...). Entretien.
Lyon Capitale : Lorient a seulement récolté un point lors des trois premières rencontres. Comment expliquez-vous ce mauvais départ ?
Christian Gourcuff : On a été mauvais tout simplement. On a fait un bon premier match à Auxerre. Une prestation encourageante alors que nous étions privés de Kévin Gameiro. Ensuite nous perdons à la maison contre Nice. Tout de suite, ça nous met en difficulté. Après, on se déplace à Marseille qui se devait de s’imposer après deux défaites.
Chaque saison, vous perdez de nombreux cadres. Pourtant, vous réussissez à chaque fois à reconstruire une équipe compétitive…
C’est très difficile de conserver nos joueurs majeurs. Pour un club comme Lorient, c’est inévitable. Laurent Koscielny par exemple, quand Arsenal le désire et que le club anglais met 12 millions d’euros sur lui, on ne peut pas le retenir. Et ça je le comprends très bien. Dans son cas, on est victime de notre succès.
Du coup, vous misez sur des jeunes, comme Autret ou Coquelin cette saison ?
Oui, Lorient n’est pas attractif financièrement donc nous nous rabattons sur des joueurs au bon rapport qualité-prix. C’est notre marque de fabrique, c'est comme ça qu’on existe. On grandit progressivement, un nouveau centre d’entrainement va voir le jour. Il faut, pour nous, franchir les étapes une à une pour à moyen terme garder nos meilleurs éléments.
Depuis le début de saison, Lorient évolue sur un terrain synthétique. Frédéric Antonnetti a vivement critiqué le dispositif. Claude Puel n’est lui aussi pas favorable. Quel est votre avis sur le sujet ?
Mon avis est très simple. Je suis un amateur de football et je préfère jouer sur une pelouse naturelle. Seulement, le problème est beaucoup plus complexe. Au début de saison, le terrain est très bon, il n’y a aucun souci. Mais dès que l’hiver approche, les conditions de jeu deviennent difficiles et on est obligés de reporter les matchs. L’année dernière, pendant cinq mois, on avait un terrain très difficile. Pour un club de dimension moyenne, la décision de passer au terrain synthétique s’inscrit dans une certaine logique.
Vous affrontez ce samedi l’OL, encore en rodage en ce début de saison. Est-ce le bon moment pour les prendre ?
Oui, ils ont beaucoup de blessés et ils n’ont pas encore trouvé leur bonne carburation. Mais ils ont des joueurs capables de faire la différence à tout moment, alors…J’espère surtout que mon équipe retrouvera un bon niveau de jeu, sans quoi nous ne pouvons rien espérer.
Vous voyez l’OL comme une équipe candidate au titre encore cette année ?
L’OL fait partie des prétendants, incontestablement. Après, la hiérarchie n’est pas encore établie, il faut encore attendre un peu.
Vous risquez d’affronter quelqu’un que vous connaissez bien samedi…
Oui… A priori, Lyon fait le forcing pour que Yoann joue. Ça ne m’arrange pas du tout (rires). C’est toujours difficile de faire abstraction de la situation mais on est des professionnels.
Lyon, un bon choix de carrière pour votre fils ?
Oui, c’est un club ambitieux, qui colle bien à Yoann. C’est un affectif, il a besoin de se sentir bien. C’est important dans le football. Il a passé deux années formidables à Bordeaux et j’espère qu’il va s’épanouir pleinement à l’OL.