infirmière grève HCL
Steven Belfils

Défense des primes aux HCL : "On tue l’hôpital public"

infirmière grève HCL ()

Steven Belfils

Alors que la Chambre Régionale des comptes a demandé aux HCL de supprimer des primes jugées non statutaires, les personnels ont décidé de ne pas se laisser faire. Mercredi 1er septembre au matin, ils se sont rassemblés devant les locaux de leur administration pour un petit-déjeuner solidaire et revendicatif.

Les traits tirés après une nuit passée auprès des malades pour certains, mais une détermination énorme pour tous. Ils étaient un peu plus de 200 membres du personnel des HCL, réunis devant le bâtiment de la direction quai des célestins pour défendre leurs primes jugées non statutaires qui doivent être supprimées le 1er janvier 2011 (Lire notre article) ."On trime sans prime" avaient-ils inscrit sur leurs panneaux. "Je suis rentrée aux HCL en 1981. Depuis le début je fais des nuits et j’ai toujours connu cette prime. Aujourd’hui, si elle est supprimée je m’en vais", affirme Isabelle Nesme, infirmière l’hôpital Femme-Mère-Enfant. "Pour les jeunes c’est une catastrophe. Une infirmière qui débute, après trois ans, d’études gagne 1500 euros, alors sans les primes…", déplore-t-elle. La suppression de ces bonus mérités est déjà effective pour les personnels embauchés depuis le 1er février 2010, ce qui porte un coup notamment aux vocations de travail de nuit, largement moins bien rémunéré qu’avant. "Cette prime a été mise en place en 1974 sous Louis Pradel pour rendre le travail de nuit dans la santé plus attractif", explique Christian Esposito, délégué CGT à Lyon-Sud. « Aujourd’hui on supprime les primes, ce qui provoque une fuite du personnel. On tue l’hôpital publique » estime-t-il. Tous les personnels des HCL ont répondu présent à l’appel des syndicats pour ce rassemblement.

"On nous fait payer les erreurs de gestion"

infirmière en grève ()

Steven Belfils

Infirmières, agents de service hospitaliers, sages-femmes et cadres étaient sur le pont. "On est tous concernés" affirme Karine Massié, cadre infirmier de nuit à l’hôpital Femme-Mère-Enfant. Jacqueline Mignotte, infirmière puéricultrice à la Croix-Rousse, pointe du doigt la direction : "Je suis aux HCL depuis 30 ans et ce qu’on nous fait payer aujourd’hui ce sont les erreurs de gestion qui se sont accumulées. Il est exaspérant de voir qu’on veut supprimer nos primes d’un coté et de constater de l’autre que des dépenses inutiles sont engagées sur le mobilier par exemple, sans que nous soyons consultés." Une délégation d’une quinzaine de représentants du personnel a été reçue à 9h par Alain Collombet, directeur général adjoint des Hospices Civils de Lyon (HCL). Les attentes étaient grandes avant cet entrevu : "Nous souhaitons le maintien des primes. On peut les appeler comme on veut, l’important est qu’elles deviennent statutaires".

"Gérard Collomb doit s’exprimer"

Pendant ce temps-là et après quelques œufs lancés sur la façade des HCL pour la forme, tous les manifestants se sont rendus en cortège jusqu’à l’Hôtel de Ville. "Gérard Collomb est le président du conseil de surveillance des HCL, il doit s’exprimer et rendre des comptes" lance un militant. Mais ils ne rencontreront pas le sénateur-maire de Lyon. Tout au long de l’avancée du cortège dans les rues de la Presqu’île, coups de klaxon et cris de soutient ont prouvé encore une fois l’extraordinaire popularité des personnels hospitaliers auprès du public. Mais à l’issue de l’entrevue avec Alain Collombet, pas d’annonce ni d’avancée spectaculaire. Le combat pour le maintien de ces primes va être long mais le personnel des HCL reste gonflé à bloc.

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