"Ce n'est pas ce temps de droite qui va nous faire reculer"

Pari réussi pour les syndicats qui ont appelé à la grève contre la réforme des retraites mardi 7 septembre. Ils ont rallié 30 000 personnes à Lyon selon les syndicats, 16 000 selon la Police, soit plus qu'en juin dernier. Ils ont défilé sous la pluie depuis la Manufacture des tabacs jusqu'à la place Bellecour, puis se sont dispersés peu après 12h30. Huit syndicats avaient appelé à la grève.

Comme pour sonner le départ de la manifestation, des trombes d'eau se sont abattues sur le cours Albert Thomas d'où partait le cortège ce mardi matin. À 10h30, une mer de parapluies s'étalait devant la Manufacture des tabacs. C'est certain, le mauvais temps déjà annoncé la veille, n'a pas découragé les contestataires, bien au contraire. "Ce n'est pas ce temps de droite qui va nous faire reculer !", s'exclament deux professeurs d'éducation physique et sportive (ÉPS). Quelques manifestants avaient trouvé la parade pour faire passer, malgré tout, leur message. Accrocher la banderole syndicale au sommet du parapluie ou protéger les tracts dans un sac plastique : tout un savoir-faire.

Excepté l'incontournable Manu Chao, l'ambiance dans les rangs était plutôt morose. "Les gens en ont marre. Pour preuve, le monde dans la rue malgré la pluie", souligne Jacques, agent de recherche au CNRS. Un "ras-le-bol" qu'espèrent faire entendre les infirmières anesthésistes de l'hôpital neurologique de Lyon. Martine et Agnès, vêtues de leurs habits de bloc opératoire, sont parmi les rares à scander quelques slogans. "La pénibilité nous a été retirée alors qu'il nous arrive d'être éveillées 24 heures durant. De plus, travailler jusqu'à 65 ans risque de mettre en danger la sécurité des patients", expliquent-elles. Tenue de feu pour temps de pluie, les sapeurs-pompiers étaient, eux aussi, de la partie. "Ce projet de réforme est injuste", précise Sammy qui souhaite, au même titre que les 100 à 150 pompiers présents, voir la pénibilité de leur travail reconnue.

Sur les pavés, le déluge

Au sortir du pont de la Guillotière, la pluie, qui avait fait place à un crachin digne des bords de mer, s'est muée en déluge pour le plus grand plaisir des manifestants. "Ça, c'est de la manif !, plaisante un homme aux cheveux blancs ruisselants. Maintenant, seuls les meilleurs restent." Et ils sont restés là à battre le pavé, comme revigorés par ce temps si peu propice à la contestation. Le cortège, qui avançait en lignes éparses, a repris forme et les slogans se font plus audibles. Place Bellecour, quelques téméraires s'aventurent à continuer la marche. Pour les autres, le chemin du retour est entrepris avec l'espoir d'avoir été entendus à travers les gouttes d'eau.

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