Le 10 septembre, l'Université de Lyon déposera son dossier de candidature pour prétendre au programme Investissement d'avenir de Valérie Pécresse. Michel Lussault, président, souhaite profiter d'une aide de 2,2 milliards d'euros.
Créée en avril 2007, l'université de Lyon compte aujourd'hui 120 000 étudiants dans 19 établissements. Ces derniers étant répartis entre Lyon et Saint-Étienne et regroupés dans un Pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES), dont l'université Lyon-1, l'Insa, Centrale et l'ENS. Le 1er juin dernier, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a lancé le programme Investissement d'avenir, doté d'un budget de 22 milliards d'euros (compris dans les 35 milliards d'euros du grand emprunt). De ces 22 milliards, l'université de Lyon espère en percevoir 2,2 milliards en répondant à différents appels d'offres. À terme, l'objectif est élevé : "Nous voulons que l'université de Lyon soit le centre universitaire de France (et ainsi dépasser celui d'Île-de-France, NDLR) et la placer parmi les dix principaux sites de recherche d'Europe, ambitionne Michel Lussault, son président. Aujourd'hui, nous n'en sommes pas loin; ce qui manque, c'est le travail collectif."
Actuellement, il précise que son établissement est, notamment, le principal site européen en chimie et le premier pôle français en ingénierie. "Nous nous situons au même niveau que Barcelone, Munich, Manchester, Liverpool...", poursuit-il, tout en discréditant le classement de Shangaï (qui place Lyon-1 après la centième place) : "cet indicateur ne nous apprend rien : plus vous êtes riches, plus vous avez de médailles Fields (Cédric Villani, médaille Fields 2010 prendra ses fonctions de professeur à l'Université Lyon-1 à la rentrée, NDLR), plus vous montez dans le classement."
Être dans le top ten avant dix ans
Le président de l'université de Lyon regrette que la France ait "une vision trop arrêtée, trop souvent tournée vers l'innovation technologique et pas assez vers l'innovation de service, le tertiaire". Pour atteindre son objectif, Michel Lussault souhaite développer une politique d'attractivité, redorer l'image du doctorat, concurrencé par les grandes écoles, pour que celui-ci devienne un gage de qualité au niveau international et faire venir des chercheurs juniors confirmés ou des jeunes seniors. "La France est le seul pays où le doctorat n'est pas reconnu comme le sommet des études."
Atteindre ce top ten européen est un travail sur le long terme, avec un financement prévu sur vingt ans : "Nous espérons engager le travail dès 2012, une fois les appels d'offres clos, pour des résultats prévus dès 2015-2018", termine le responsable.