Le coup de sang de l’UMP lyonnais sur les Roms

Pour la première fois depuis le début du mandat, l’UMP a, de colère, quitté la séance pour protester contre le manquement aux règles du conseil municipal. Pris à partie par la majorité sur les expulsions de Roms, un temps de parole pour se défendre leur a été refusé.

Lundi soir, les conseillers municipaux et le centriste Christophe Geourjon ont adopté la politique de la chaise vide en fin de conseil municipal pour protester contre ce qu’ils qualifient de manquement à la démocratie. Des élus de la majorité de Gérard Collomb ont successivement pris la parole sur le dossier des Roms pour dénoncer l’attitude du gouvernement et notamment leur expulsion. La séquence dure pendant plus d’une dizaine de minutes.

Pendant ce temps, les élus UMP enragent. À la fin de la dernière intervention, ils demandent à pouvoir répondre. Gérard Collomb quitte à ce moment le conseil municipal laissant à Jean-Louis Touraine le soin de présider l’assemblée. Le 1er adjoint rejette leur demande, leur promettant de pouvoir s’exprimer en fin de conseil. Michel Havard brandit le règlement intérieur de l’assemblée mais rien n’y fait. Son groupe ne pourra se défendre. Le groupe UMP décide alors de quitter la séance.

Le trio des prétendants

La petite troupe d’élus se réunit dans la cour de l’Hôtel de ville. Tous les élus UMP sont présents et le bal des égos va pouvoir commencer. Michel Havard, Emmanuel Hamelin, tous deux candidats déclarés pour 2014, et Nora Berra, candidate potentielle, rivalisent alors pour s’exprimer au nom du groupe. Quand l’une commence une phrase, l’autre embraie et le troisième conclut. Le numéro est improvisé mais la colère n’est pas feinte. “Avec Gérard Collomb, c’est 'faites ce que je dis pas ce que je fais'", s’emportent les trois élus UMP. Et Michel Havard de renvoyer aux propos de Gérard Collomb au Grand Lyon qu’ils jugent en décalage avec ceux de sa majorité.

Gérard Collomb favorable aux expulsions

Le 6 septembre au Grand Lyon, le maire de Lyon s’est positionné longuement sur ce sujet. “Est-ce qu’il faut expulser des terrains occupés ? Oui, il le faut. Sur des terrain qui appartenaient à la communauté urbaine, j’ai pris la décision de faire expulser. Si vous ne le faites pas une politique d’expulsions alors, vous ne pouvez plus rien faire sur vos terrains. Si on avait laissé les Roms au Carré de Soie alors le Carré de Soie ne se serait pas revitalisé. Vous auriez de la misère qui s’ajoute à la misère”, expliquait Gérard Collomb la semaine dernière. Une position qui n’avait pas fait réagir le groupe UMP au Grand Lyon. Ni sa majorité.

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