Régulièrement, au gré de l’actualité et des différentes prises de position, retrouvez sur lyoncapitale.fr un feuilleton passionnant. Parce que, comme l’écrivait Paul Auster dans La chambre dérobée, "chacun sait que les histoires sont imaginaires. Nous savons qu’elles ne sont pas vraies même quand elles nous disent des vérités plus importantes que celles que nous pouvons trouver ailleurs". Dans ce quatrième épisode -époque 2- (presque) imaginaire, Gérard Collomb discute à nouveau avec son premier adjoint Jean-Louis Touraine. Alors que le ministre de l'Intérieur est arrivé à l'Hôtel de Police de Lyon pour une réunion de travail, le maire s'est également rendu sur place, mais il n'a pas participé à la réunion avec les forces de l'ordre. Il est reparti "un peu vexé", selon un journaliste de Lyon Capitale présent sur place.
Gérard Collomb : Ça alors ! Si je m’y attendais. Tu te rends compte de ce qu’ils m’ont fait ?! A moi ? A moi !
Jean-Louis Touraine : Pourtant tu as été très bon ce matin, à la mairie, très bon. Tu t’es montré ferme, tu n’as pas parlé du couvre-feu et c'est tout à ton honneur, mais quand même, on peut pas dire, tu t’es montré ferme.
GC : Je me suis fait avoir comme un bleu ouais ! Et maintenant ? J’ai bousillé mon voyage en Asie, j’ai pas fermé l’oeil depuis 48 heures et Hortefeux il discute avec tous les flics dans ma propre ville… et on me met à la porte ! Moi ? Moi !
JLT : C’est dégueulasse. C’est bien tout le vice de la droite ça, pfff. De la petite politique politicienne.
GC : En plus il va se balader partout avec les journalistes. Manquerait plus qu’ils aillent à la Duchère. Tiens, manquerait plus que ça.
JLT : T’inquiète, d’après mes infos ils vont aller rue Victor-Hugo, c’est tout, c’est tout. Pas plus loin. Rue Victor-Hugo. D’après mes infos.
GC : C’est la cata ! Je le vois d’ici, le Hortefeux, avec son sourire en coin. " Ça va madame la commerçante ? Ah monsieur le ministre on est content de vous voir, il faut les arrêter ces racailles. Ne vous inquiétez pas, madame, on va vous en débarrasser. On va tenir bon." Ça me rend malade. Malade.
JLT : Calme toi, Gérard, calme toi, ça sert à rien de te biler. C’est fait maintenant, il faut passer à autre chose. Tu n’as rien à te reprocher, rien du tout.
GC : En plus mon agenda est vide. Désespérément vide. Me faire ça. A moi. A moi…
JLT : Et si on rendait visite à l’Amicale Bouliste de Virieu-Le-Grand, je suis sûr que ça leur ferait plaisir, ou à l’Association des Amis de Saint-Raphaël, tu sais, ils organisent leur concours trimestriel de belote coinchée, tu leur as promis d’aller leur dire bonjour. Ça te changerait les idées…
GC : Dans ma propre ville… A moi. A moi…
JLT : C’est que maintenant tu es un homme qui compte, plus personne ne te fera de cadeau. C’est ça, la cour des grands ! Tous les coups sont permis. Quand tu seras ministre, tu leur feras la même chose. La même chose Gérard ! Rira bien qui rira le dernier !
GC : Dans ma propre ville…
JLT : Allez, je t’emmène à la Croix-Rousse ! Y’a un type vraiment très bon qui reprend du Brassens. Il faut te changer les idées je te dis ! "Elle est à toi cette chanson, toi l’Auvergnat qui sans façons, m’a donné quatre…"
GC : Je t’en prie Jean-Louis, je t’en prie…
J'ai dressé le même constat ! lolLa course au destin et pouvoir national, n'est pas ouverte pour les naïfs.