La situation financière du Sytral est bonne, mais l'écologiste Béatrice Vessiller pointe des dépassements de coûts pour le prolongement du métro B jusqu'à Oullins ou l'extension du tram T2 jusqu'à Eurexpo. Elle regrette aussi les retards pris pour l'amélioration de la ligne C3.
"La situation financière du Sytral est saine". Ce fut l'antienne du débat d'orientation budgétaire du Sytral de ce jeudi. Moult graphiques à l'appui, Bernard Rivalta, le président, en a fait la démonstration, relevant notamment que le ratio recettes/déficit s'est nettement amélioré depuis qu'il est aux manettes, passant de 44,5% en 2001 à 52,8% en 2010. La crise n'a pas entraîné les comptes du syndicat des transports dans le gouffre, même si le déficit d'exploitation va se creuser en un an, de 132,6 à 150,4 millions d'euros. Le Sytral va donc poursuivre sa feuille de route, avec 948 millions d'euros d'investissements d'ici à 2014. Cette somme va servir à financer des opérations en cours, comme l'extension du métro B vers Oullins ou le prolongement du tramway T4 jusqu'à la Part-Dieu. Et le lancement de chantiers nouveaux : le prolongement du tramway T2 jusqu'à Eurexpo ou la desserte du Grand Stade par T3.
Des dépassements de coûts prévisionnels
Béatrice Vessiller, qui passe parfois pour être sa seule opposante au sein de l'assemblée, admet la "bonne santé" du Sytral. Mais elle pointe des dépassements de coûts prévisionnels de certains projets. D'abord le prolongement du métro B à Oullins, estimé à 222 millions d'euros en 2005, à 250 millions d'euros au cours de l'année 2010 et à présent chiffré à 261 millions d'euros. Ensuite l'extension de T2 vers Eurexpo (59 millions d'euros en avril 2010, 65 millions aujourd'hui) et le prolongement de T4 vers la Part-Dieu (+ 5 millions d'euros entre octobre 2009 et octobre 2010). Rivalta hausse les épaules. Elle ne se démonte pas, et remarque que 1,9 million d'euros concernent un avenant au marché de maîtrise d'œuvre à Systra, un bureau d'étude. Le président du Sytral rigole avec ses compères, distrait. Il a l'habitude des critiques de l'élue Verte. "On verra si on vous répond", lance-t-il, méprisant. L'élue poursuit, elle regrette le report du passage en site propre de la ligne C3 (St-Paul/Vaulx-en-Velin), "la ligne la plus chargée du réseau".
Robert Thevenot (UMP) enchaîne. Il est dans l'opposition, croit-on savoir. "Je vote le budget, annonce-t-il d'emblée. Nous approuvons la politique du Sytral". Pour la forme, il dit qu'il "s'interroge" sur le prolongement de T3 vers le Grand Stade, parce qu'il est contre OL Land. Puis questionne Rivalta sur la possibilité de mieux relier le nord et l'ouest de l'agglomération, le campus de la Doua et celui d'Ecully. Mais craignant de mettre en difficulté le président devant pareille insolence, il lui souffle sa réponse : "une amélioration sera peut-être possible avec le TOP, le 2e tunnel de la Croix-Rousse et le Pont Schuman". Rivalta n'a qu'à répéter. Pour répondre aux dépassements de coûts prévisionnels, le président du Sytral avance "l'inflation". "Depuis le début de l'année ?", s'étrangle l'écologiste. "Depuis le début de l'année, ça (les coûts, NDLR) n'a pas bougé". Il invoque aussi la concertation habitante, "qui se traduit par une augmentation des coûts". Et l'obligation de faire passer le tramway T4 sous la maison du directeur de la manufacture des Tabacs, et pas en surface.
Pas de dossier de presse pour Lyon Capitale
Rivalta en vient ensuite à la ligne C3, chère à Villeurbanne. Il le rappelle, il a écrit à Jean-Paul Bret, le maire, pour l'alerter de la suppression de places de stationnement et la réduction de la voirie sur le cours Tolstoï et la rue Léon-Blum. Évoquant le rétrécissement à venir du cours Emile-Zola, l'autre axe traversant de la commune, il s'inquiète : "je me demande comment nos concitoyens vont sortir de cette ville". "Après c'est comme on veut, comme on voit", marmonne-t-il à l'intention de Bret. Rivalta l'affirme sans ciller, il attend que le maire lui réponde. Celui-ci lui a pourtant adressé un courrier (lire notre article).
Le président du Sytral le répète à nouveau : "la situation financière est saine". "Ceux qui disent le contraire ont lancé des canards qui ont déposé le bilan". Ça, c'est une pique contre Lyon Capitale. Décidément nous avons droit à beaucoup "d'égards" puisque peu après, sa chargée de communication refusera de nous communiquer le dossier de presse, distribué pourtant à tous les journalistes et au public présent. "Monsieur Rivalta n'est pas d'accord", souffle-t-elle toute rouge.
"Les chiens aboient, le tramway passe"
Gérard Collomb prend la parole. Il peste contre la réforme territoriale, la suppression de la taxe professionnelle puis répond à Béatrice Vessiller : "On est en train de faire la rue Garibaldi, on ne va pas faire en même temps le cours Lafayette (où passerait C3, ndlr) alors que le tunnel de la Croix-Rousse va aussi être fermé. Chaque chose en son temps". Il poursuit par un plaidoyer pour une gestion rigoureuse. "Soit on trouve une mine d'or, soit on fait des choix (... ) il n'y a que dans les contes de fées qu'on peut tout faire en même temps".
Béatrice Vessiller ne se laisse pas endormir. "Il était prévu que C3 soit mise en service en 2010. C'est un projet ancien. On a préféré privilégier des projets dans l'Est". En l'occurrence le prolongement de T2 vers Eurexpo et de T3 vers le Grand Stade. Rivalta fulmine, se gratte les coudes. Il fait ça après chaque intervention de la Villeurbannaise. Alors qu'Etienne Tête a déposé un nouveau recours contre la délégation de service public accordé à Keolis, Rivalta balaie : "Je ne dis rien. Les chiens aboient, le tramway passe". Les chiens, ce sont tout à la fois les élus écologistes et "deux titres de la presse", en l'occurrence Lyon Capitale et les Potins d'Angèle. Il ne dit rien, mais il prévient. "Il y aura des explications". Et il va "mordre".
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Egal à lui même ce pseudo-socialiste !C'est dans l'adversité que se révèle la hauteur du bonhomme et il en manque un peu beaucoup (au sen propre comme au figuré)Mme VESSILLIER, je ne vous connais pas mais je vous admire et vous félicite pour votre courage face à des gens qui 'se grattent les coudes' en ricanant avec mépris quand vous osez soulever ou poser une question qui dérange ! Que de mépris pour la démocratie !1789 n'a donc pas fini le boulot !Au fait, où en est son retard de cotisations au PS - S'il n'est pas à jour de cotisations, il ne peut etre compté dans le parti qui l'a porté à la Mairie et ce faisant à la présidence du Sytral ?arretez moi si je me trompe !
et merci à LYON CAPITALE de ne pas se laisser asservir - nous avons besoin de journalistes comme vous qui ont le souci de l'information vraie avec une honnêteté intellectuelle démontrée maintes fois.Dites leur que nous n'avez pas vraiment besoin de leur dossier de presse, vous avez les info par ailleurs et sans miel.Tant de carpettes sous les pieds de ces gens-là qui se prennent pour le nombril de la terre
En tout cas on voit que l'UMP mêne une opposition de façade... Car quand il s'agit de se partager postes, fonctions et avantages, ils savent s'entendre, sur notre dos bien sûr...
Tout d'abord, Fabien Fournier, vous avez rédigé cet article de la meilleur façon qui soit.A savoir, permettre aux lecteurs de se placer en tant que spectateur du show de sieur rivalta.Chacun se fera son opinion, sur ce monsieur. Pour moi, il est la caricature de la majorité des 'politiciens' et de leurs serviles laquais.Tout est bon pour conserver le pouvoir. Mépris, stigmatisation et coups en dessous de la ceinture sont réservés aux opposants.Le mépris, la désinformation et collusion sont réservés aux citoyens.Courage, Madame Vessiller vous n'êtes pas seule.
'La crise n'a pas entraîné les comptes du syndicat des transports dans le gouffre, même si le déficit d'exploitation va se creuser en un an, de 132,6 à 150,4 millions d'euros.'18 millions d'euros de pertes d'exploitation. Soit les recettes ne sont pas assez hautes soit les charges sont trop élevées, soit les deux mon capitaine.18 millions d'euros de pertes d'exploitation, une situation financière correcte.A 50 millions, c'était euphorique ?
N'empêche qu'il y a des problèmes réguliers sur la ligne C3 ! Comme des bus trop remplis, parfois il faut en attendre deux ou trois pour avoir une place, ou attendre 20 minutes un bus au lieu de 6 à 8 minutes et ce de façon régulières.
Ce journal a depuis longtemps arrêté de faire du journalisme, préférant faire de la politique.
Quant à ce sinistre monsieur c'est sûr : lui n'a pas varié et a toujours fait la même chose partout où il est passé. Opacité, affairisme et menaces machistes. Mais attention, il va mordre ! Vite, la brigade canine !
Ce triste personnage a encore le culot de traiter avec mépris ses opposants écologistes et tant qu'a faire pourquoi ne pas les mordre ... problème avec un dentier il ne peut pas faire et ne serait grand chose sans le soutien indéfectible de Cesario COLLOMB et de MERCIER (club peu sympathique de copains et de coquins)...Au fait a t-il restitué les 110 000 euros que lui impose une décision de justice ?...Une telle somme ça représente un sacré nombre de trajets en cylo pousse.?
Du matériel roulant de plus en plus dégradé, la ligne C3 équipée de lignes aériennes et pas de trolleybus, car plus fabriqués. A part gagner du fric en diminuant le nombre d' employés par l'intermédiaire de Kéolis, quels sont sont ses faits d'armes ? Et puis qui paient les investissements et qui encaissent les profits ?
Histoire d'animer les relations entre Lyon Capitale et le SYTRAL, pourquoi ne pas demander aussi la raison pour laquelle les usagers de T3 doivent traverser la gare de la Part Dieu (qui est un désert permanent, c'est bien connu) pour aller là où ils veulent aller : bref, pourquoi T3 fait terminus là où les usagers ne veulent pas aller ? Et pourtant, toutes les études avaient conclu à l'époque sur les lourds handicaps d'un terminus à la Villette ? Hormis pour faire plaisir au lobby bagnolard, je ne vois pas pourquoi...