Reportage - Une semaine et demi après les évènements qui ont secoué la Presqu'île, la vie a repris son cours. Les vitrines des magasins sont pour la plupart réparées, les étals sont fournis. Le quartier Bellecour ne porte plus que quelques stigmates des violences liées aux manifestations contre la réforme des retraites.
Des poubelles qui n'ont pas été remplacées, des bouts de scotch sur des vitrines abîmées, le centre-ville cicatrise doucement, dix jours après le début des émeutes urbaines, en marge des manifestations contre la réforme des retraites qui ont déplacé 18 000 personnes selon la Police, 45 000 selon les syndicats, à Lyon le mardi 19 octobre.
Pourtant, devant la Sellerie Victor Hugo, un camion de la miroiterie Targe s'affaire encore. "Il y en a marre" déclare la gérante du magasin qui nous explique que sa vitrine a de nouveau été brisée pendant la nuit de jeudi à vendredi. Elle ne désire pas répondre à plus de questions et semble encore sous le choc du souvenir de la semaine dernière. Même lassitude dans le magasin Micromania de la rue Victor-Hugo. Le vendeur explique poliment qu'il ne veut pas reparler du pillage de son magasin. "On nous a trop posé de questions, déclare-t-il, je préfère laisser ça derrière".
Les pieds du cheval toujours teints en vert
Un peu plus loin dans la rue qui a le plus souffert des manifestations, le gérant de Collector Shoes accepte de nous expliquer ce qu'il a vécu : "ils ont cassé le magasin à coup de pieds et à coup de battes, ils ont tout pris, ils sont allés dans la réserve, ils ont pris l'ordinateur". Pour lui, la vie a repris son cours normalement malgré une petite appréhension. Il comprend que le personnel des magasins voisins aient plus de mal à reprendre le dessus : "nous, on a été beaucoup moins touché, on s’était réfugié à Dress Code (le magasin d’en face, NDLR), alors qu'eux, ils étaient dans leurs magasins pendant les pillages".
En traversant la place Bellecour, on note que les pieds du cheval de la statue de Louis XIV sont toujours teints en vert, que certains équipements TCL n’ont toujours pas été réparés. Un ouvrier s’affaire à colmater le ciment d’une bordure. Non loin de là, l’un des kiosques de la place est resté tel quel, comme une marque des violences de mardi dernier. Arrivé à l’entrée de la rue de la République, c’est sur la Brioche Dorée que se pose le regard. La semaine dernière, la terrasse du magasin a elle aussi été pillée et du fait des heurts entre manifestants et la police, le magasin a régulièrement fermé pendant la semaine. Aujourd’hui, l'enseigne a retrouvé sa clientèle et le responsable s’en félicite.
Au cours de la semaine dernière, 101 commerces ont subi des dégradations à Lyon. Parmi eux, 6 ont été pillés, 49 ont vu leur vitrine brisée et 49 autres ont vu leur vitrine abîmée, selon les chiffres de la Préfecture.
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'cicatrise'... on en oublierai presque que les violences n'ont prise pour cible, à lyon, que du matériel...
Je ne comprends pas l'expression 'violences liées aux manifestations réforme des retraites': je ne vois pas le lien entre des violences par qq dizaines ou centaines (?) de casseurs et les manifestations pacifiques de plusieurs 10aines de milliers de personnes...