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L'avenir de la rue Garibaldi commence aujourd'hui

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450 à 500 personnes se sont pressées lundi 8 novembre à la première réunion publique sur l'avenir de la rue Garibaldi. Le projet prévoit de réduire la rue à trois voies au lieu de quatre, dont une voie en site propre pour les bus et une piste cyclable. Les trémies seront enterrées pour deux d'entre elles et des arbres seront plantés le long de la rue. Les travaux débuteront mi-2012.

Dix élus sur la scène de la Bourse du travail, ils ne sont pas venus pour un concert de rock mais pour présenter le futur aménagement de la rue Garibaldi, promis dans le "projet pour Lyon" de Gérard Collomb en décembre 2008. La rue, l'une des plus longues de Lyon, près de 3,5 kilomètres sur trois ou quatre voies, traverse trois arrondissements lyonnais (6e, 7e. et 3e.) du Parc de la Tête d'Or au nord, au parc Sergent Blandan au sud. Véritable autoroute urbaine, très minérale, elle laisse peu de place aux piétons et aux modes doux. Mais tout pourrait changer à partir de 2014.

La première réunion publique sur le sujet se tenait lundi soir, dans le cadre du processus réglementaire de concertation préalable, ouvert le 19 mai. 450 personnes, des riverains et des associations principalement ont fait le déplacement. Le maire, cinq de ses vice-présidents au Grand-Lyon, des chargés de projet et l'urbaniste mandaté par le Grand-Lyon, Alain Marguerit, étaient présents. Ils ont présenté les grandes orientations du projet.

Faciliter le développement de la Part-Dieu

Gérard Collomb a commencé en expliquant que la requalification de la rue Garibaldi devait s'inscrire dans une "réflexion plus globale sur l'avenir de la rive gauche du Rhône." "Dans les quinze prochaines années, a dit le maire de Lyon, la Part-Dieu va être un quartier qui va prendre encore de l'importance, du fait de sa gare (elle se situe juste à l'Est de la rue Garibaldi, NDLR). Le TGV arrivera de Madrid, de Lisbonne et des villes allemandes, en passant par Strasbourg; des trains arriveront d'Italie, et nous avons à penser au doublement de la ligne Paris-Orléans / Clermont-Ferrand. Cette gare va devenir un véritable hub, 800.000 m² de tertiaire vont s'y développer avec la tour In City notamment et un autre projet auquel nous réfléchissons actuellement."

L'urbaniste, Alain Marguerit, chargé de la réalisation du projet, est revenu sur l'histoire (1) du quartier. Tourné au départ vers le Rhône et qui s'est mis à regarder vers Villeurbanne par erreur au moment de la construction du centre commercial et de la gare, dans les années 80. Il souhaite maintenant redonner au quartier sa vocation première de liant entre l'Est et l'Ouest de Lyon, et faciliter l'accès des piétons arrivant par la gare au centre-ville. Pour cela, il veut ramener la rue, traversée par trois trémies (voies routières souterraines), au niveau du sol. Seule la trémie Lafayette serait à priori conservée.

"L'idée principale et majeure, explique l'urbaniste, est la relation entre les différents ensembles urbains qui font Lyon, la liaison entre le quartier des Gratte-Ciel et la Presqu'île. Jusqu'en 1980, la Part-Dieu n'était pas considérée comme un centre, le centre commercial s'est installé en sens inverse par rapport au projet initial et a tourné le dos à la logique originale de Charles Delfante (1). Ensuite est arrivée la gare de la Part-Dieu". Il dit maintenant "essayer de trouver des fondements au projet qui serve la ville et ses habitants".

Relier les différentes formes urbaines

Sur les formes urbaines rencontrées le long de la rue Garibaldi, Alain Marguerit explique que l'on retrouve plusieurs époques de l'urbanisme. "On a l'héritage de la trame Morand au nord, très organisée. La gare constituant une rupture. Puis les quartiers sud, jusqu'à Berthelot qui se sont faits sans référence à un plan d'urbanisme et aujourd'hui sont très denses". Ces différentes formes urbaines donnent des espaces publics de formes, de tailles et d'usages très différents. Une succession des petits espaces entre lesquels l'urbaniste veut "faire la relation" grâce aux "réseau urbain et à la végétalisation".

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Faire de la place aux vélos et aux piétons

Concernant le nombre de voies, il en existe trois ou quatre actuellement en fonction de là où l'on se situe. Le projet prévoit de n'en conserver que trois, dont une en site propre pour les bus et une piste cyclable en double-sens, le long des trois kilomètres cinq de la rue. D'ici à ce que le projet soit réalisé, une piste cyclable temporaire pourrait voir le jour rue André-Philippe, la parallèle à la rue Garibaldi.

La passerelle et la station-service des Halles Paul Bocuse disparaitront, libérant ainsi 4000 m2 de parvis devant les Halles. Alain Marguerit évoque également la possibilité d'ouvrir le parvis de l'Auditorium actuellement "renfermé sur lui-même". Potentiellement, un espace de 7000 m2 serait ainsi libéré et pourrait être végétalisé. Place des Martyrs de la Résistance à Lyon 3e, l'urbaniste envisage d'ouvrir l'entrée à la piscine Garibaldi, "confidentielle et dangereuse pour les enfants". Il remarque aussi que le gymnase, situé derrière, est très mal desservi. Il voudrait faciliter ses accès.

L'urbaniste et le Grand-Lyon enfin, veulent que Garibaldi "ne soit pas une artère minéralisée", mais une "coulée verte qui rejoindra le nord (Parc de la Tête-d'Or) et le sud (futur parc Sergent-Blandan)". "Les corridors écologiques, explique-t-il, ce n'est pas que les plantes, et les petits oiseaux. Il ne suffit pas de faire des réserves naturelles, il faut créer des espaces végétalisés en ville pour ne pas être toujours obligé de faire 50 kilomètres pour trouver la nature".

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Première phase réalisée d'ici 2014

"Pour des raisons financières et de calendrier", seule une partie de la rue Garibaldi sera réaménagée dans ce mandat. Celle située entre la rue Vauban (peu avant le cours Lafayette à Lyon 6e.) et la rue du docteur Bouchut (près de la Communauté urbaine à Lyon 3e.). Les travaux débuteront mi-2012 et se poursuivront jusqu'en 2014. La première phase coûtera près de 30 millions d'euros à la communauté urbaine, le projet global étant estimé à 67 millions d'euros.

Concernant le processus réglementaire, la concertation préalable qui donne au projet ses grandes orientations sera close le 22 novembre. Ensuite une seconde phase de concertation sur la forme à donner au projet sera ouverte, les premières esquisses de l'architecte seront alors dévoilées. Enfin, une enquête publique sera menée par des commissaires enquêteurs à partir de la mi-2011.

Si vous voulez participer aux débats et donner votre avis vous pouvez écrire à l'adresse garibaldi@grandlyon.org ou vous rendre sur le site https://www.grandlyon.com/Une-nouvelle-rue-Garibaldi.3205.0.html

(1) Charles Delfante, ancien directeur du groupe d’études pour la restructuration du centre de Lyon qui aboutira au quartier de la Part-Dieu, auteur de "La Part-Dieu - Le succès d'un échec", édité chez Libel.

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