Lyon Parc Auto perd deux parkings

Perrache et Vilette tombent dans l'escarcelle de la société Effia (groupe Kéolis), à l'issue d'un appel d'offres du Grand Lyon. Le groupe lyonnais LPA voit sa position de quasi-monopole grignotée par la concurrence.

Quelqu'un veut-il la peau de Lyon Parc Auto (LPA) ? La société d'économie mixte lyonnaise, détenue à 60% par la puissance publique (Ville de Lyon, Grand Lyon et Département), possède un quasi-monopole sur la gestion des parkings publics, avec une part de marché de 70%, hors stationnement de voirie. Il est reconnu pour son savoir-faire et l'excellence esthétique voire artistique de ses réalisations. Or une délibération du conseil communautaire de ce lundi ne lui a pas renouvelé la concession des parkings de Perrache et Villette (vers la gare de la Part-Dieu). C'est la société Effia qui rafle la mise, qui dépend du groupe Kéolis.

C'est la première fois que l'exploitation de ces parcs de stationnement est remise en jeu, depuis leur construction, en 1976 pour Perrache et en 1985 pour Vilette. Comme l'explique LPA, le premier contrat de concession court sur une période longue, environ trente ans, correspondant à l'amortissement de l'ouvrage. Puis des appels d'offre sont prononcés tous les douze ans environ.

Les parkings les plus vieux sont les plus rentables

C'est une perte importante pour LPA, et "une déception" selon le directeur, François Gindre. Perrache et Villette comptent parmi les parkings importants du groupe, avec respectivement 900 et 721 places de stationnement. Il faut savoir que les trois plus gros gérés par l'entreprise sont Part-Dieu centre commercial (3029 places), St-Exupéry (1956 places) et Part-Dieu gare (1713 places).

"Les parkings les plus anciens sont ceux qui ont la rentabilité la plus forte, car la durée d'amortissement est révolue, même si la redevance est plus importante", indique François Gindre. En effet, les concessionnaires versent à la collectivité une redevance, une partie étant fonction du chiffre d'affaires généré, l'autre correspondant à un montant fixe. Dans son offre, LPA promettait 22,02 millions d'euros sur douze ans au Grand Lyon, tandis qu'Effia avançait un montant supérieur, à 26,48 millions d'euros. Cette différence a pesé au moment du choix.

"Nos concurrents mettent un pied sur la place"

L'autre critère déterminant fut le "plan de gros entretien et d'investissements insatisfaisants" de LPA, selon les termes de la délibération communautaire. Effia promettait "une réfection complète des peintures, le renouvellement du système d'éclairage permettant des économies d'énergie, les mises aux normes pour l'accueil des personnes à mobilité réduite, la reprise de l'étanchéité, la mise en place d'une fosse à hydrocarbures et le changement de péage sur Perrache". François Gindre assure pourtant que son offre était proche de ce point de vue. "Certains nous avaient pourtant dit que nous en avions trop fait par le passé", s'étonne le directeur de LPA.

La situation dominante de LPA va-t-elle être petit à petit grignoté, au rythme des renouvellements de concession ? "On sent bien que nos concurrents mettent un pied sur la place", commente le directeur qui précise que si LPA "est un gros exploitant à Lyon, il est tout petit au niveau français". Il se rappelle qu'en 2005, il avait reçu la visite de huit personnes de la direction de la concurrence, "accompagnées de policiers armés à la ceinture". Ils enquêtaient sur des soupçons d'entente avec Vinci (lire ici). LPA se consolera : ils n'ont pas tout perdu. La concession du petit parking de l'Hôtel de ville (217 places) leur a été renouvelée.

Lire aussi : "Les parkings lyonnais les plus pollués"

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