DSK / Collomb
© tim douet/montage

Les Dialogues (Presque) Imaginaires > Episode 9 : Collomb/DSK

Régulièrement, au gré de l’actualité et des différentes prises de position, retrouvez sur lyoncapitale.fr un feuilleton passionnant. Parce que, comme l’écrivait Paul Auster dans La chambre dérobée, "chacun sait que les histoires sont imaginaires. Nous savons qu’elles ne sont pas vraies même quand elles nous disent des vérités plus importantes que celles que nous pouvons trouver ailleurs". Dans ce neuvième épisode (presque) imaginaire, Gérard Collomb, sénateur-maire PS de Lyon, échange -avec difficulté- au téléphone avec DSK, directeur général du Fonds Monétaire International, qui vient d’affirmer le 17 décembre à Washington qu’il n’avait "pas le temps" de penser à l’élection présidentielle en France.

Gérard Collomb : Allo Dominique ? Tu me remets ? C'est Gérard Collomb à l'appareil, Gégé, le maire de Lyon ! Dis donc c’est quoi cette histoire ? Comment ça tu n’as pas le temps de penser à la présidentielle ?!

DSK : Salut Gégé, comment t'oublier, je t'ai vu reprendre Eddy Mitchell l'autre jour sur France 24 ! Tu te débrouilles bien, c'est comme moi à la flûte, je reprends tous ses tubes ! "Elle en faisait un peu trop… o, la fille aux yeux menthe à l’eau… o, moi je suis de trop" !

GC : "Hollywood est dans sa tê… ête, toute seule elle répète" ! Je l’adore celle-là, je l’adore ! Mais là tu nous joues plutôt "il ne rentre pas ce soir". Qu’est-ce qui t’arrive ? T’es sérieux ?

DSK : Tu sais Robert, j’ai un métier et j’essaie de le faire, ce n’est pas un métier à temps partiel ! Du coup, j’ai pas le temps de penser à autre chose…

GC : Mais tu peux pas nous faire ça, tu peux pas ! J’ai dit partout sur les ondes que ton retour était un impératif moral ! Que serais-je sans toi ?

DSK : "Qui vins à ma rencontre, que serais-je sans toi qu’un cœur au bois dormant…". Ah Ferrat, j’adore aussi… On n’a plus de monstres sacrés, on n’a plus. Aux States, c’est pire, ils passent en boucle "Love is in the air". Enfin, qu’est-ce que tu veux Marcel, Anne est complètement fan…

GC : Oui, euh… Moi c’est Gérard. Enfin, je t’appelais surtout pour 2012. L’attente est immense, les sondages, non mais t’as vu les sondages ?!

DSK : Mais Gérald, ce n’est pas mon problème aujourd’hui ! Même si 2012 n’est pas éloigné, 2012 c’est 2012. Aujourd’hui je me concentre vraiment sur mon métier.

GC : Ouais ben ton futur métier c’est président de la République ! Président, tu te rends compte ???

DSK : "Si j'étais Président de la République, Jamais plus un enfant n'aurait de pensée triste, Je nommerais bien sûr Mickey premier ministre, De mon gouvernement, si j'étais président !".

GC : Ah non ! Pas Lenorman ! C’est un has-been, c’est le pote à Le Pen en plus ! Dominique, sois sérieux un peu, c’est important ce que je te dis. Tu sais, hier j’ai eu Copé au fil, lui il pense à moi au moins… Il m’a promis le poste de Premier ministre en 2017.

DSK : "La belle au bois dormant, A fermé les écoutilles, Elle hiberne, Elle hiberne, La réveillez pas, Laissez-la, La réveillez pas, Pas avant 2043". Bashung, c’était peut-être le dernier monstre. A la flûte c’est plus dur, y a trop de notes, ça le fait pas, comme disent les jeunes.

GC : Dominique, je t’en prie. Ne me quitte pas.

DSK : "Il faut oublier, Tout peut s'oublier, Qui s'enfuit déjà, Oublier le temps, Des malentendus, Et le temps perdu…"

GC : Je vais pas y arriver… Dominique, il faut te ressaisir. Ségolène et Martine ne te feront pas de cadeaux ! Et puis, tu sais, on risque d’avoir la Marine au deuxième tour…

DSK : "Quand une fille nous chagrine, On se console avec la mer (avec la mer !), C'est nous les gars de la Marine, Du plus p'tit jusqu'au plus grand, Du moussaillon au commandant !".

GC : Dominique !

DSK : "Dominique, nique, nique, S'en allait tout simplement, Routier, pauvre et chantant, En tous chemins, en tous lieux… ".

GC : Allo ! Allo ?! Je ne t'entends plus. T'es toujours là ?

Une voix féminine, au fort accent hongrois : Bonjour Monsieur Condom… Monsieur Strauss-Kahn vous fait dire qu’il est vraiment très occupé.

GC : Dites-lui, je vous en prie, dites-lui c’est important. Et que j’attends.

La voix : Bon, je vais essayer. Mais je crois qu’il est dans son bain et je ne sais pas s’il va pouvoir venir…

GC : J’attends, j’attendrai. Le jour et la nuit. J’attendrai toujours son retour.

La voix : Dites, vous lui avez fait quelque chose à Monsieur Strauss-Kahn ? Il me fait toujours des grands signes, il me dit toujours tout bas : "Fais croire que je suis pas là".

GC : Le téléphone pleure, ne raccrochez pas, je suis si près de vous avec la voix… Retenez-le.

La voix : Mais il s'en va !

GC : Allons insistez !

La voix : Il est parti.

GC : Si il est parti, alors tant pis.

La voix : Au revoir, monsieur.

GC : Au revoir, petite.

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