Broliquier souhaite l'abandon du musée des Confluences

Lyon divers droite envoie huit candidats dans les cantons lyonnais qui défieront l'UMP. Le maire du 2e arrondissement, fer de lance du mouvement, a présenté leurs axes de campagne. Figure notamment l'arrêt du musée des Confluences.

"Il faut sortir le conseil général de sa torpeur et de son immobilisme". Denis Broliquier n'est pas vraiment un nouveau venu en politique, mais le maire du 2e arrondissement prêche le renouvellement pour les cantonales à venir. "Certains sortants sont là depuis deux, trois mandats voire plus. On n'a alors pas la même énergie". Dès novembre, il a lancé Lyon divers droite à l'assaut du Département. Un mouvement lyonno-lyonnais, porté par les deux seuls maires d'opposition, Denis Broliquier et Jean-Jacques David.

D'ailleurs que l'on ne s'y trompe pas, ce sont les municipales qui sont en ligne de mire. Election qui intéresse au plus haut point Denis Broliquier qui n'est même pas candidat aux cantonales. "Nous avons vocation à nous occuper d'abord de Lyon puis de l'ensemble de la communauté urbaine", indique-t-il. En attendant, il perçoit son groupe comme un "aiguillon" au sein d'une majorité de droite. A condition de placer un élu. Leur meilleure chance s'appelle Jean-Jacques David, le maire du 6e arrondissement, qui défie Dominique Perben dans le 6e canton.

Pour asseoir sa dissidence, Denis Broliquier adopte une position clivante. "Stop au musée des Confluences", scande-t-il. Même le parti socialiste, pourtant dans l'opposition à la majorité sortante, n'enfourche pas ce parti pris. Denis Broliquier reconnaît avoir voté en faveur de ce projet. "Mais il coûtait alors 70 millions d'euros (en réalité 60 millions, selon les chiffres de 2001 ndlr) contre 300 aujourd'hui (1). Le conseil général n'en a plus les moyens". Selon ses calculs, un tel établissement générerait 20 millions d'euros de frais de fonctionnement chaque année. Soit le quart du budget consacré aux personnes âgées dépendantes ou encore un quart de la somme allouée aux pompiers.

Pas une condition sine qua non

"Le musée représente un luxe", répète Denis Broliquier. Est-ce à dire, comme l'a demandé un confrère, qu'il souhaite que l'on rebouche le trou du chantier ? Pas vraiment. "On peut l'adapter", glisse le chef de file, vague. Pour montrer les collections, le maire du 2e arrondissement avance d'autres possibilités : musée hors les murs, des réserves visitables... En tous cas stopper le projet aura un coût. Le Département a déjà dépensé 87 millions d'euros, selon le Département. Il faudrait en rajouter trente millions pour arrêter les travaux. Ce serait malgré tout des économies et Lyon divers droite compte bien ne pas augmenter les impôts.
Cette position peut-elle empêcher un accord de second tour avec la majorité sortante ? Le musée est le principal projet porté par Michel Mercier. Pour Broliquier, son arrêt n'est pas une condition sine qua non. "Je m'engage à poser cette question", élude-t-il.

Le mouvement a lancé d'autres propositions. Comme imposer aux promoteurs de résidences privées pour personnes âgées une part de 20% de places à loyer modéré. Ou le préfinancement par le département de chèques emplois services universels consacrés au maintien à domicile des personnes. Lyon Divers droite souhaite que le conseil général soutienne les crèches familiales. Celles-ci emploient plusieurs assistantes maternelles et sont moins chères que les solutions de garde individuelles. Enfin ce mouvement s'engage en faveur du Tronçon ouest du périphérique.

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(1) Pour parvenir à 300 millions d'euros, Denis Broliquier s'appuie sur une "source interne" au conseil général. Et surtout sur une étude de la CANOL (contribuables actifs du Lyonnais), qui chiffre le coût du musée à 260 millions hors taxe. Aux 175 millions avancés par Michel Mercier, le président du conseil général, ils ajoutent 85 millions d'euros inscrits sur le compte administratif 2008 de l'institution. Le directeur de cabinet de Michel Mercier conteste cette addition. Pour lui, les 85 millions d'euros sont déjà inclus dans l'évaluation de Michel Mercier. "En plus, ils ont intégré au coût du musée les frais d'acquisition de collections".

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