Assassinat au Malaga 4 : le mobile enfin dévoilé ?

PROCÈS - Trois ans après les faits, on ne sait toujours pas ce qui a poussé un "honnête père de famille", maçon de profession, à tirer à bout portant sur la compagne d'un gérant de bar du Beaujolais. Jugé ces quatre prochains jours devant la Cour d'Assises du Rhône, l'accusé aura, une dernière fois, l'occasion de s'expliquer devant les familles de ses victimes présumées.

Le vendredi 1er février 2008, un maçon de 32 ans domicilié au Bois-d'Oingt, se rend au bar restaurant le "Malaga 4" après sa journée du travail. Le bar-restaurant est situé à Saint-Laurent-d'Oingt dans le Beaujolais.

Sur place, il abat froidement le patron et sa compagne présente sur les lieux. Il tire plusieurs balles de calibre 7.65 et roues de coups ses victimes. La cogérante du restaurant est grièvement blessée. Présente sur les lieux, le maçon lui tranche la gorge. Elle décède deux mois plus tard à l'hôpital d'une embolie pulmonaire.

La nuit même, à 5h20 du matin, le père du meurtrier appelle lui-même la gendarmerie pour l'avertir du meurtre commis par son fils. Ce dernier est arrêté quelques heures plus tard. Placé en garde à vue, il reconnaît les faits, puis est mis en examen trois jours plus tard pour "homicides volontaires", "tentatives d'homicide volontaire", "acquisition, détention, port et transport d'arme sans motif légitime". Il est placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Villefranche-sur-Saône où il attend son procès depuis trois ans.

L'arme du crime n'a jamais été retrouvée

L'enquête a permis d'établir que durant la journée du 1er février, le maçon a fréquenté plusieurs débits de boisson dans les communes autour de chez lui, dont un, « Le Dorieux », à l'extérieur duquel il a utilisé son arme, tirant à deux reprises en l'air, avant de se rendre au Malaga 4 commettre son forfait.

La justice réussi également à établir, grâce à ses experts balistiques, que la compagne du barman avait été atteinte à la tête "par un projectile d'arme à feu tiré à bout portant alors qu'elle avait les mains dans les poches". La cogérante, quant à elle, a été "touchée derrière le comptoir du bar" et le gérant a été "atteint dans le dos à deux reprises". De quoi prouver, s'il le fallait encore, que le double homicide et la tentative d'homicide étaient bien volontaires.

Sur les vêtements de l'accusé, les gendarmes retrouvent des traces de poudre. La même que celle contenue dans les cartouches qui ont servi à abattre les deux victimes. L'arme du crime, quant à elle, ne sera jamais retrouvée.

Le maçon a perdu la mémoire

Entendu plus d'un mois après les faits par le juge d'instruction, le maçon, par ailleurs père de famille, dira ne pas se souvenir du déroulement de la soirée. Il expliquera son amnésie par la consommation d'alcool bu ce soir-là et se rappellera seulement avoir été placé en garde à vue à la gendarmerie. Il dira ne pas être capable d'avoir commis de tels faits et ne pas comprendre les raisons pour lesquelles il les auraient commis. Il ne niera pas les faits, mais une "amnésie partielle" l'empêchera désormais de se souvenir les avoir commis.

Selon l'analyse des psychiatres et psychologues l'ayant rencontré en prison, le maçon tiendrait des propos cohérents avec les faits, mais les experts décrivent une ambivalence de sa personnalité et précisent que des actes agressifs envers les autres peuvent découler de cette ambivalence.

A cause de cette "amnésie partielle", le maçon n'a jamais pu expliquer son geste. Les familles des victimes, présentent au procès, espèrent toujours obtenir des réponses. Le maçon quant à lui encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu vendredi.

Lire et visionner aussi le sujet de Guillaume Lamy écrit et tourné le 4 février 2008, quatre jours après les faits, en cliquant ici.

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