CLASSEMENT - Six lois votées depuis la première journée de la femme il y a 29 ans et la parité n'est toujours pas atteinte ni en politique, ni dans les entreprises privées ou publiques; ni dans le Rhône, ni à Lyon. Dossier spécial résumé ici et à retrouver, en détails, dans le numéro de Lyon Capitale du mois de mars, vendu dans tous les kiosques.
Retrouvez le dossier spécial "Egalité femmes-hommes" dans le mensuel Lyon Capitale vendu en kiosques. Depuis l'entrée en vigueur de la loi sur la parité en politique adoptée le 6 juin 2000, les femmes sont plus présentes dans les instances représentatives du peuple français. Dans le Rhône, comme ailleurs, deux situations prévalent : soit les élus sont désignés au scrutin de liste, et dans ce cas, les collectivités se rapprochent de la parité, car les listes des partis candidats doivent présenter autant de femmes que d'hommes. Ce mode de scrutin concerne les communes et les régions. Et en 2007, la loi a même été renforcée dans les communes obligeant les exécutifs municipaux à présenter un nombre égal d'adjoints femmes et hommes. La région Rhône-Alpes est ainsi très en avance en matière de parité, Lyon Capitale y a dénombré 48% d'élues femmes (voir tableau 1), et même si les femmes restent encore cantonnées dans des fonctions souvent jugées secondaires , comme la culture ou les affaires sociales, les hommes se réservant les portefeuilles plus "sérieux" du budget et du développement économique, la collectivité a presque atteint la parité.
La ville de Lyon se distingue également avec 42% d'adjointes au maire, 50% à Amplepuis, Anse ou encore l'Arbresle*. Des élus qui prennent des décisions dans leurs domaines. De manière générale, toutes les communes de plus de 3500 habitants où la loi de 2007 s'appliquent se rapprochent de la parité. En revanche les communes qui ne sont pas contraintes par la loi affichent des scores parfois désastreux : 16,7% d'adjointes à Solaize et Albigny-sur-Saône, lanternes rouges de notre classement.
Au contraire, au Conseil général, une instance où les élus sont désignés au scrutin uninominal et où la parité n'est donc pas rendue obligatoire par la loi, la présence de femmes est très minoritaire : 17% d'entre elles siègent ainsi au conseil général du Rhône et les élections des 20 et 27 mars prochains n'y changeront guère les choses.
Enfin dans les grandes entreprises du Rhône, c'est pire. Jusqu'à très récemment, rien n'y obligeaient les dirigeants à faire entrer les femmes à des postes à responsabilité, si bien que très peu d'entre elles siègent au conseil d'administration des grands groupes présents à Lyon et dans le Rhône. Mais une loi adoptée par le Parlement le 27 janvier dernier changera bientôt la donne en obligeant les sociétés cotées en bourse à introduire un quota de 20% de femmes d'ici trois ans, 40% d'ici 2017. En attendant seules les sociétés Norbert Dentressangle et Toupargel, parmi celles concernées par la loi, présentent des femmes dans leurs conseils d'administration à Lyon dans des proportions encore très symboliques : 12,5% seulement.
(*) Retrouvez les scores complets des communes du département et du Grand Lyon en matière de parité dans le mensuel Lyon Capitale du mois de mars en vente en kiosque et le dossier complet sur ce thème.
8 mars : journée de LA femme… ? Et non ! Celle des femmes transformée en « la femme » ! Offrez-lui un soin pour payez les inégalités du reste de l’année !! On est toujours un peu agacéE d’entendre parler de cette fameuse journée de « LA femme », en se demandant : 'Mais c’est qui celle-là ?Qu’est-ce qu’elle a de particulier ? Et pourquoi on ne parle que d’elle seule ?… Qu’est-ce que « LA femme »… ? la mère ? la putain ? la working-girl au top de la société capitaliste ? Toujours à fond, toujours plaisante, qui ne se plaint jamais ni de ces patron-NE-s, ni des charges familiales, ni du carcan de la mode ?Ce jour du 8 mars devient donc celui où on entend tout et n’importe quoi, y compris des perles sexistes du genre : « aujourd’hui, elle ne va pas faire la vaisselle ». C’est la journée où l’on fait en sorte que les femmes se transforment en la femme pour nier les inégalités et la domination sur l’intégralité de la seconde moitié de l’humanité niant ainsi nos revendications politiques et collectives. Le sexisme institué socialement reste pourtant la réalité aujourd’hui encore : 80% des tâches ménagères sont effectués par les femmes… En gros, ILS font la vaisselle lundi et mardi matin et ELLES, tout le reste de la semaine. Et puis, ELLES doivent travailler en horaires décalés ou à temps partiel parce qu’elles n’ont pas le choix, et ELLES doivent se faire belles, et ELLES sont moins bien payées, et ELLES ne peuvent pas avorter où elles veulent et par la méthode qu’elles choisissent, et ELLES ne peuvent pas acheter de petites voitures à leurs filles sans être regardées de travers, et puis parfois même ELLES prennent une bonne droite parce qu’elles se rebellent, et puis : qu’ELLES ne s’amusent pas à sortir seules la nuit…