Pour la deuxième fois de sa vie - et c'est absolument unique – Paul Bocuse vient d'être élu "chef du siècle".
Paul Bocuse a le CIA aux basques. Le Culinary Institute of America, une prestigieuse école culinaire américaine, vient de lui décerner, lors d'une soirée en grandes pompes (1 000 $ le ticket d'entrée), le titre de "chef du siècle".
La première fois qu'il fut élu "Cuisinier du siècle", ce fut par l'(alors) influent magazine Gault et Millau, en 1989.
"Il est l'un des plus grands chefs de tous les temps, a déclaré Tim Ryan, président du Culinary Institute of America, mercredi 30 mars. Pour des légions de jeunes chefs, Paul Bocuse est un mentor, ou bien ce sont ses disciples qui sont leurs mentors” a-t-il poursuivi.
La cuisine française is the best
Tout ne va donc pas si mal pour la cuisine française, très remise en cause ces dernières années.
Dans son livre, très récemment traduit en français (La cuisine française, un chef d'œuvre en péril. Ed. Fayard), Michael Steingerger, l'un des critiques gastronomiques les plus influents des USA, écrivait que la France avait "dévissé", face à la vitalité de la cuisine new-yorkaise, londonienne et catalane du début des années 2000. Peut-être, n'empêche qu'aujourd'hui, la marque "bleu blanc rouge"" reste encore l'une des meilleures "AOC" culinaire.
Le Time Magazine avait élu, en 2006, Paul Bocuse, comme l'un des héros de ces 60 dernières années. Ducasse le décrivait alors comme "the grumpy pope of French Cuisine" - le pape grognon de la cuisine française.
Photo : Alain Ducasse et Paul Bocuse, à Lyon, en janvier 2011, lors des Bocuse d'Or.
Une soirée très lyonnaise
Au cours de la soirée de gala du CIA, l'ex lyonnais Daniel Boulud, trois étoiles à New-York, qui ouvrira son onzième restaurant dans les prochains jours, a été distingué "Chef de l’année". Quant à Jérôme Bocuse, vice-président du Bocuse d’or USA et président du Sirha, le plus grand salon de cuisine au monde (à Lyon, tous les deux ans), le CIA l'a nommé Ancien élève de l’année (il a appris les bases de la cuisine à la renommée école de Hyde Park).
La veille, Paul Bocuse, commandeur de la Légion d'honneur, remettait à Thomas Keller (deux étoiles au The French Laundry et trois étoiles pour le Per Se) la légion d'honneur.