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© tim douet

Ouverture du procès de la guerre des gangs grenoblois

Ce mardi, au palais de justice de Lyon, sous haute protection du GIPN, s’est ouvert l'affaire de la "guerre des Gangs Grenoblois" ou du moins un épisode de celle-ci : la fusillade du 28 avril 2007 à Champagnier vers 22h. Un règlement de compte entre le clan d’Alma et celui de la Villeneuve. Un mort, un blessé grave, deux accusés et neuf jours d’audience.

Mardi 4 avril, 14h00, salle C. Difficile de s'y tromper ! Le GIPN s’occupe de l’entrée : fouille soignée, carte d’identité exigée, expression concentrée. À l'intérieur, Ahmed et Lamri, 38 et 34 ans. Le premier est accusé de récidive d'homicide volontaire en bande organisée sur la personne d’Ali (membre du clan de l'Alma), de tentative d’homicide sur Mourad qui parviendra à s’enfuir et sur Oualid qui sera, lui, grièvement blessé. Le deuxième est accusé de complicité d’homicide, il serait impliqué dans le guet-apens comme chauffeur.

Les deux Grenoblois, étant des habitués du système judiciaire, savent qu'ils risquent gros. Chacun tente donc de minimiser son implication. Comme si, dans cette série d'affrontements criminels, leurs rôles étaient secondaires. Pendant quatre ans Ahmed a même démenti faire partie du casting de cette scène nocturne et meurtrière. Selon lui il n’était pas sur les lieux, pourtant son sang oui. Preuve qui n'entraine pas pour autant sa rétractation. Sauf que, à la surprise générale et dès le premier jour du procès, il avoue sa présence : "J'accompagnais des amis à un rendez-vous fixé en montagne". Sourire du procureur.

Quant à Lamri, celui-ci dément toute participation à un guet-apens. En effet, il était au volant de la voiture où figuraient Ali, Mourad et Oualid. D’après lui, il ne les transportait nulle part. C’était juste une "simple balade entre amis et sans but précis". Puis, dans une autre déposition, la balade devient un rendez-vous. Lamri menait Ali à un entretien avec Djamel afin que les deux hommes s’expliquent sur une dette de 2800 euros liée à un trafic de stupéfiants. Piste vite abandonnée par la police, celui-ci ayant un solide alibi. De plus, Ahmed a également un mobile.

En effet, deux mois auparavant, celui-ci est blessé dans une fusillade où son cousin Christophe perdait la vie, organisée par Ali. Ahmed aurait donc demandé à Lamri de se rapprocher de ce dernier afin de gagner sa confiance et de pouvoir le livrer à ses ennemis. La guerre des gangs sur fond de trafic de drogue, débutée en 2006, a fait une dizaine de morts en sept fusillades étalées seulement sur deux ans. Depuis le meurtre de Sghair en septembre 2008, éliminé par un tir de sniper dans la cour de promenade de la maison d'arrêt de Grenoble commandité par Mourad, plus rien car la plupart sont soit morts soit détenus. Une fin oui, un happy end non.

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