Gérard Collomb
Émilie Tabone

Delanoë : "si l’on gagne en 2012, on va en baver"

Bertrand Delanoë était à Lyon mercredi 25 mai pour présenter aux militants du Rhône le projet socialiste pour la présidentielle. L’émissaire de Martine Aubry ne promet pas de solutionner tous les problèmes de l’Etat immédiatement en 2012. Mais pour remporter les élections il appelle déjà au rassemblement.

On connaissait le "fraternité" de Ségolène Royal, on découvre maintenant le "rassemblement", version Bertrand Delanoë et Gérard Collomb. Pas un message scandé à la manière de la dame de Poitou-Charente, mais en tout cas, un discours clairement affiché. Mercredi 25 mai au soir, le maire de Paris et son homologue lyonnais étaient présents à l’espace Jean Couty dans le 9e. L’édile parisien, avait été désigné pour présenter le projet national socialiste pour la présidentielle de 2012, aux militants du Rhône. Delanoë ambassadeur d’Aubry, un premier signe de rassemblement. "Le PS est un parti de débat. Nous avons des différences de point de vue, mais qui ne sont rien", attaque Gérard Collomb, qui entend exprimer "diversité et rassemblement", dans l’optique de 2012.

Rassemblement et divergences

Lorsque Bertrand Delanoë prend la parole, d’emblée il évoque l’affaire DSK, parlant d’une "tragédie humaine sur laquelle personne ne peut parler, car nous sommes tous ignorants de ce qui s’est réellement passé". "On a plus parlé des évènements de New-York que de la mort de Ben-Laden", regrette-t-il. Balayé DSK, qui n’était "ni candidat déclaré et encore moins désigné". "Notre candidat nous l’avons déjà, et c’est notre projet", a estimé le maire de Paris, appelant chacun à se rassembler derrière. Pressé par le temps, Bertrand Delanoë, "candidat à rien", a évoqué deux mesures du projet… "De moi", glisse t il, provoquant quelques rires dans l’assistance. "On ne parle bien que de ce en quoi on croit", ajoute-t-il. Ses deux chevaux de bataille la maîtrise de la hausse des loyers et la lutte contre les inégalités salariales. Il trouve pourtant le temps de présenter ses quatre sujets prioritaires : l’éducation, Collomb approuve, la santé, il est d’accord, la sécurité, oui, la justice, bravo. Mais lorsque le maire de Paris scande qu’il faudra dès la première année d’accès au pouvoir du PS mettre fin au cumul des mandats – provoquant au passage la clameur des 200 militants présents qui ont bruyamment salué l’idée - l’enthousiasme du maire de Lyon s’effondre. A ce moment là, il n’applaudit plus.

"Je ne laisserai personne abîmer le moindre candidat"

"Il faut maintenir les primaires, car c’est l’idée que nous partageons avec les Français, une reconstruction de notre vie", a estimé Bertrand Delanoë. Le TSH (Tout sauf Hollande) ? Une aberration. Le maire de Paris se pose en grand frère : "je ne laisserai personne abîmer le moindre candidat. Il n’y aura pas de victoire si nous ne sommes pas unis. Avant de rassembler les Français, il faudra d’abord rassembler la gauche". Bertrand Delanoë ne promet pas forcément des jours heureux immédiatement aux français. Et il l’avoue sans détour, "si l’on gagne en 2012, on va en baver", évoquant les "finances de l’état en miettes". Le maire de Lyon complète : "le gouvernement a mis toute la poussière sous le tapis. En 2012, il faudra prendre des mesures d’urgence, et il faut l’expliquer dès maintenant aux Français pour qu’ils ne soient pas surpris au moment de l’opération vérité". Bertrand Delanoë avance déjà une idée « très personnelle » pour tenter de résorber le malaise financier de la France : "une contribution, voire un emprunt obligatoire pour les plus riches".

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